Rapport régional pour l’Europe

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Ré-évangéliser l’Europe

À la fin du XIVe siècle, la Lituanie, dernière nation païenne d’Europe, a finalement adopté le christianisme. Dans la mesure où ce rapport a pour ambition de « faire le bilan de l’état actuel et de la trajectoire du Mandat missionnaire », l’Europe vient nous rappeler avec force que notre état actuel et notre trajectoire ne constituent aucune certitude quant à l’avenir de l’Église. L’Europe a été le premier continent à être complètement christianisé, mais aussi le premier à être fortement déchristianisé.

Les auteurs de cet article ont passé en revue les principaux thèmes de ce rapport et en ont identifiés cinq qui revêtent une importance particulière pour l’Europe actuelle :

  1. Sens du concept de confiance ou de vérité ; 
  2. Place de la collectivité ; 
  3. Difficultés et opportunités du monde numérique ;
  4. Protection de l’environnement et justice climatique ; 
  5. Changement démographique sans précédent.

À ces cinq thèmes généraux, nous en avons ajouté un qui nous est propre :

  1. Une évolution des mœurs qui affecte la manière dont la « bonne nouvelle » de l’Évangile est interprétée par de nombreux Européens.

Si nous ambitionnons de ré-évangéliser l’Europe, que nous soyons pasteurs, implanteurs d’Églises ou responsables chrétiens sur le lieu de travail, nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer ces six sujets qui façonnent le présent et l’avenir de l’Europe. Ce sont des éléments constitutifs du terrain dans lequel nous semons l’Évangile. Dans chaque partie du rapport, nous explorons comment ces questions affectent la société et l’Église, mais nous suggérons également des moyens qui pourraient permettre à l’Église de réagir et, dans certains cas, qu’elle utilise déjà. Et comme nombre de ces questions sont également importantes pour d’autres régions du monde, nous proposons nos réflexions comme une contribution à la conversation mondiale sur l’état du Mandat missionnaire.

Redonner du sens au concept de vérité

Sur une relativement courte période, la mentalité européenne a connu un changement radical qui a créé l’une des plus grandes difficultés pour communiquer l’Évangile sur notre continent. L’expérience personnelle est devenue la clé qui valide la vérité, avec pour conséquence de rendre moralement contestable toute prétention à l’existence d’une vérité globale objective.

Cela a entraîné un déclin de la confiance dans les grands récits porteurs de sens, et notamment ceux des institutions religieuses. Dans les sociétés européennes, cela a contribué à une montée massive de l’individualisme. Dès lors, si chaque personne est considérée comme vivant sur son « île de vérité »1 individuelle et si l’on met de côté la distinction entre la personne et son opinion, toute discussion et critique de son positionnement devient une menace qui met en péril le discours démocratique.

À l’ère des médias sociaux, le projet postmoderne qui visait à réduire le pouvoir des autorités et des institutions n’a en réalité fait que transmettre le pouvoir à ceux qui expriment leurs opinions le plus bruyamment et de la manière la plus polémique. Ainsi de nombreuses personnes se trouvent dans une position vulnérable et fragile, et doivent constamment construire leur propre identité. Cela pourrait bien être l’un des facteurs qui expliquent l’augmentation rapide des troubles mentaux et de la confusion des genres, en particulier chez les jeunes.2

Comme tous les êtres humains, les Européens ont besoin de donner un sens et une orientation à leur vie, et les pratiques spirituelles sont appréciées dans différents segments de la culture. Cependant, peu d’entre eux semblent se tourner vers l’Église pour être aidés. Pour beaucoup d’Européens, la bonne nouvelle est devenue une mauvaise nouvelle, considérée comme moralement corrompue, intellectuellement naïve et émotionnellement sans intérêt. La question principale qui se pose à l’Église doit donc être : Comment pouvons-nous vivre la puissance, la beauté et la vérité de l’Évangile, et en parler pour que les Européens perçoivent l’Évangile comme une bonne nouvelle ?

Nous soulignerons quelques idées :

  • Le fait que l’Église soit envoyée, implique qu’elle est appelée à être présente sur la scène publique, notamment dans l’univers numérique. L’Église doit donner aux croyants les moyens d’être des témoins du Christ dans toutes les sphères de la société : les universités, le milieu des affaires et toutes les professions. Nous sommes appelés à aider les croyants à développer une pensée chrétienne qui abolit le clivage entre le sacré et le séculier.
  • C’est pourquoi nous devons mettre notre foi chrétienne en dialogue avec les questions brûlantes que posent la société, la culture, la politique, la science et la technologie. Les Églises doivent humblement laisser de la place aux questions fondamentales, au doute et à la conversation. Dans le domaine de l’apologétique, nous encouragerons le débat non seulement sur des questions intellectuelles complexes, mais aussi sur des questions plus existentielles touchant à la vie des gens ordinaires. 
  • En tant qu’expression publique de l’Église, les chrétiens se doivent de recenser les besoins des personnes de leur entourage afin d’y répondre par le service diaconal. L’Église devrait être connue pour sa clémence et sa défense de la justice lorsque les gens souffrent. La mission comprend à la fois la proclamation et l’action sociale, mais le droit de dire la vérité doit être gagné par une qualité de vie de disciple qui permet d’instaurer la confiance. 
  • Le potentiel des foyers chrétiens à construire des relations chaleureuses et à inviter les gens à y entrer est énorme. Les foyers sont des communautés de base qui, dans un climat de confiance, peuvent jouer le rôle d’une « Église autour d’une table », tant pour les croyants que pour les non-croyants.

Nous sommes appelés à aider les croyants à développer une pensée chrétienne qui abolit le clivage entre le sacré et le séculier….C’est pourquoi nous devons mettre notre foi chrétienne en dialogue avec les questions brûlantes que posent la société, la culture, la politique, la science et la technologie.

L’Église en Europe doit pouvoir proposer une compréhension biblique de la vérité dans toute sa profondeur et son étendue – une vérité authentiquement rationnelle et profondément relationnelle. La rationalité de la vérité découle de la croyance en un Dieu qui a créé de manière rationnelle et ordonnée. L’aspect relationnel découle de la révélation de Jésus, qui est la vérité personnifiée et s’est montré véridique en étant digne de confiance. La vérité biblique concerne donc aussi la question de savoir à qui faire confiance.

Cette compréhension plus large et plus profonde de la vérité transcende à la fois le rationalisme étroit des Lumières, souvent appelé modernisme, et l’opposition à la vérité objective qui est au cœur du postmodernisme.

Remodeler la morale

Nous avons décrit plus haut l’énorme changement épistémologique dans la façon dont la vérité est perçue en Europe. Parmi les nombreuses conséquences de ce changement, l’évolution des mœurs est peut-être l’une des plus significatives, avec des répercussions très particulières sur les enjeux qui se présentent à l’Église européenne.

Autrefois, les gens pouvaient penser que l’éthique chrétienne était une norme morale trop élevée pour essayer de l’atteindre. Aujourd’hui, les personnes bien cultivées, les influenceurs culturels et la jeune génération perçoivent le christianisme comme incarnant des valeurs négatives qui vont à l’encontre de l’épanouissement de l’être humain. Contrairement à ce que de nombreux chrétiens perçoivent comme une dégradation des valeurs en Europe, la plupart de leurs contemporains considèrent cette évolution des mœurs comme un progrès positif qui amène la société au-delà du christianisme.

Les difficultés pour l’Église et l’avancement du Mandat missionnaire sont énormes : la mission est considérée comme immorale parce qu’elle est perçue comme une imposition de sa propre vérité aux autres, ce qui, par défaut, constitue une revendication de pouvoir et une violation des droits de l’autre personne. Cela a contribué à une plus grande privatisation de la foi. Les croyants sont réticents à partager leur foi personnelle ; les organisations humanitaires chrétiennes communiquent peu sur leurs motivations chrétiennes.

Pour la jeune génération européenne en particulier, des valeurs telles que l’authenticité, la justice et la protection de l’environnement revêtent une importance primordiale. Cependant, ils ne voient pas l’Église représenter ces valeurs. Ainsi, un nombre important de jeunes chrétiens déconstruisent et quittent la foi dans laquelle ils ont été élevés, même dans les églises évangéliques.3

En outre, au cours des dernières décennies, de nombreux cas d’abus sexuels et d’abus de pouvoir ont été révélés dans les différentes confessions. Souvent, par sa façon de traiter ces affaires en ne se centrant pas sur la victime, l’Église a été perçue comme hypocrite et son témoignage en a été fortement affaibli.

En Europe, plus que jamais peut-être, l’Église doit suivre l’appel à l’humilité et à l’abandon de tout pouvoir terrestre.

  • L’Église doit reconnaître pleinement les erreurs commises, dans le passé et le présent, et demander pardon ; nous devons démontrer en paroles et en actes que nous nous soucions davantage des personnes que de la protection de nos systèmes d’influence et de pouvoir.
  • À cette fin, l’Église se doit de se poser les questions suivantes : Que pouvons-nous apprendre des critiques de la société ? Se pourrait-il que Dieu soit en train de nous interpeller par l’intermédiaire de voix dans la société, en adressant à l’Église européenne un appel prophétique à la repentance et à l’intégrité ? Se pourrait-il, par exemple, que la passion pour la justice, en particulier au sein de la jeune génération, soit en quelque sorte le reflet de la passion de Jésus pour la justice que nous avons peut-être négligée ? Si tel est le cas, comment pouvons-nous participer à cette entreprise, en louant le bien là où nous le voyons, tout en racontant et en vivant humblement la beauté et la vérité de l’Évangile ?
  • L’Église doit être un espace accueillant et sûr pour les personnes issues de minorités, de milieux et d’horizons différents. Dans une société pluraliste où les modes de vie sont multiples, nous devons prendre au sérieux le fait que Jésus n’a pas demandé aux gens de changer avant d’accepter son amour, mais que c’est son amour qui a, souvent progressivement, changé les gens. L’incitation à vivre une vie de disciple, avec un accompagnement aimant et patient qui ne rechigne pas au sacrifice, jouera un rôle clé.

Les penseurs laïques commencent à prendre conscience de combien les valeurs européennes sont, en fait, profondément enracinées dans le cadre chrétien4 et que les droits humains et la dignité humaine présupposent un fondement moral objectif qui ne peut être trouvé dans le relativisme séculier. Une nouvelle conversation sur l’orientation morale a commencé.5 Nous devons entrer dans ce dialogue avec sagesse et humilité, en montrant pourquoi le Jésus que nous suivons raconte en fait « la meilleure histoire »6 et comment l’Évangile est profondément bon pour l’épanouissement de l’individu et de la société dans son ensemble. Plutôt que d’énoncer simplement la vérité chrétienne, nous devons exposer les structures de plausibilité de notre foi.

Reconstruire la collectivité

L’Europe est à la fois l’une des principales destinations des migrations de toutes sortes et l’une des populations les plus urbanisées au monde, 74,9 % des Européens vivant aujourd’hui dans des villes. Les centres urbains diversifiés qui en résultent sont fortement marqués par une vision du monde séculière, avec ses opinions changeantes sur la vérité et la moralité, et un mode de vie de plus en plus numérisé.

Alors que toutes les régions tentent de comprendre où peuvent mener certaines des tendances mondiales actuelles, il peut être utile d’observer le contexte européen, qui subit déjà de manière profonde, et depuis des décennies, les effets de la mondialisation, de la sécularisation, du matérialisme et de la numérisation. Les villes européennes sont marquées par une société dont les membres n’ont jamais été aussi rapprochés et pourtant aussi éloignés les uns des autres. Dans notre quête de liberté et d’autonomie, nous sommes devenus nos propres ennemis, provoquant à bien des égards la destruction des valeurs familiales et de la véritable collectivité.

Le plus souvent, l’Évangile n’est pas présenté d’une manière compréhensible ou empathique pour le citadin européen qui évolue rapidement et qui a une mentalité séculière. La culture européenne ne se tourne pas vers l’Église pour trouver des réponses, car cette dernière est souvent considérée comme une tradition morte et vide, héritée du passé. En outre, la vie dans les villes européennes est devenue tellement affairée et distraite par l’attrait d’un style de vie matérialiste que la majorité ne s’attarde pas véritablement sur les questions spirituelles, et encore moins sur le message de l’Évangile.

Mais la plus grande difficulté pour la communauté européenne est peut-être le paradoxe de la déconnexion à l’ère de la connexion numérique, de la solitude dans la foule des centres urbains denses et prospères. La première enquête de l’Union européenne sur la solitude, EU-LS 2022, révèle qu’en moyenne, 13 % des personnes interrogées déclarent se sentir seules la plupart du temps ou tout le temps, tandis que 35 % d’entre elles déclarent se sentir seules au moins de temps en temps.7 Une étude similaire menée au Royaume-Uni a révélé qu’un adulte sur quatre déclare éprouver régulièrement de la solitude et que les niveaux sont plus élevés chez les jeunes.8

En effet, s’agissant des générations futures, la génération Y et la Génération Z sont significativement marquées par deux besoins profonds évidents : le manque de sens et la solitude.9 Nombreux sont ceux qui viennent en Europe à la recherche du mode de vie matériellement aisé qu’elle semble promettre, mais qui se rendent compte que cela ne suffit pas. Les jeunes Européens n’ont peut-être pas faim physiquement, mais ils ont certainement une faim spirituelle. Comme le dit un YouTubeur londonien : « Personne n’est en mesure d’offrir une connexion significative. Je me sens incapable de participer (…) je veux être seul par confort et par habitude, mais je me sens désespérément seul. J’ai le sentiment d’être laissé pour compte. »10

L’Europe illustre bien la réalité d’une population urbaine mondiale croissante, qui devient de plus en plus déconnectée, distraite et dépourvue d’un véritable sens de communauté. L’avenir de ces évolutions requiert d’urgence l’attention de l’Église. L’Église est présente, mais la majorité de la population l’ignore. Les Européens vieillissent seuls, ont désespérément besoin de la communauté vivante que représente l’Église de Jésus, mais sont incapables de la trouver ou de s’y rattacher.

Il faut pour cela un changement majeur dans notre stratégie d’évangélisation. Pendant des décennies, nous avons trop dépendu du modèle « venez chez nous », croyant que si nos Églises étaient suffisamment divertissantes ou nos événements suffisamment bruyants, les gens viendraient. Pourtant, les Européens ne viennent plus chez nous. Nous devons aller vers eux, avec un courage renouvelé et convaincus d’y aller en suivant l’appel de Jésus : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (Jean 20.21)

Les jeunes Européens n’ont peut-être pas faim physiquement, mais ils ont certainement une faim spirituelle.

Cet appel résonne dans les oreilles d’une nouvelle génération de missionnaires, et des témoignages passionnants apparaissent sur tout le continent, où l’Évangile est à nouveau proclamé dans les rues et sur les places centrales d’Europe. La mission Steiger11 va vers les jeunes sécularisés, dans leur propre environnement, comme les clubs ou les festivals de musique, en envoyant des équipes à long terme dans les villes. Rien que l’année dernière, cette mission s’est engagée dans des actions d’évangélisation dans 45 villes, a partagé l’Évangile avec plus de 40 000 jeunes et lancé des études bibliques pour les sceptiques dans les foyers, les cafés et les universités. Le réseau FEUER12 organise des semaines missionnaires dans les universités de presque tous les pays européens, et des mouvements comme Revive,13 The Send,14 et Circuit Riders mobilisent et envoient des milliers de jeunes Européens pour toucher leur génération pour Jésus.

Le moment est venu pour l’Église européenne de sortir de sa zone de confort et d’aller à la rencontre d’une communauté qui peut sembler trop occupée, ou isolée, mais qui est profondément affamée sur le plan spirituel.

Reconnexion numérique

Nous vivons aujourd’hui un changement de paradigme : nous passons d’une culture essentiellement littéraire à une culture numérique et en tant qu’Église nous devons adapter notre pensée théologique, missiologique et ecclésiastique à cette nouvelle réalité. L’Europe étant l’un des principaux continents à la pointe de l’utilisation du web au niveau mondial, l’Église européenne se doit de montrer la voie.

Comme pour toute nouvelle technologie, de nouvelles opportunités, de nouvelles difficultés et même de nouveaux dangers apparaissent. L’Église a la responsabilité de les identifier et d’y réfléchir d’un point de vue pratique et théologique. En fin de compte, la technologie affecte des personnes et, à mesure que ces dangers se manifestent, l’Église doit guider les personnes dans ce nouveau domaine.

L’une des plus grandes opportunités qu’offre le Web3.015 est celle de la collaboration. Alors que l’Église s’efforce d’atteindre les jeunes et d’engager les chrétiens dans le monde du travail, le Web3.0 constitue le point de connexion idéal.

Pour les jeunes d’aujourd’hui, la création d’une communauté en ligne est instinctive et constitue une extension naturelle de leur communauté physique. En 2023, 47 % des 8-25 ans au Royaume-Uni jouaient à des jeux communautaires en ligne. Parmi eux, 87 % jouaient au moins trois fois par semaine.16 Aujourd’hui, les jeunes passent des heures en ligne à jouer à des jeux et à se faire des amis dans le monde entier. En 2011, Daniel, 11 ans, a décidé de partager le Christ avec ses nouveaux amis en ligne et a donc créé sa propre Église dans Roblox, un environnement de jeu en ligne. En l’espace de sept ans, Daniel avait créé une Église de 15 000 jeunes issus de cinquante pays différents. Elle compte aujourd’hui plus de 54 000 membres.17

Un préadolescent a construit une Église avec des milliers de jeunes. Cela montre que de nombreux jeunes ne sont pas désintéressés par le Christ, mais qu’ils peuvent être désintéressés par les modèles traditionnels d’Église. Tout comme Paul a utilisé les moyens de communication de son époque pour encadrer, enseigner et même former des disciples à distance, nous pensons qu’il y a une place pour de nouvelles expressions ecclésiales dans l’espace du Web3.0. Sans renoncer aux modèles traditionnels d’Église, pourrions-nous encourager des modèles d’Église hybrides, où certains se réunissent virtuellement et d’autres se rencontrent dans la vie réelle ?

De même, l’innovation est possible lorsque les dirigeants chrétiens collaborent avec les personnes sur le lieu de travail. Au Royaume-Uni, la Union School of Theology construit actuellement le premier métacampus chrétien où les étudiants se réuniront dans leurs communautés d’apprentissage au sein de la réalité virtuelle. L’objectif visé est l’utilisation des technologies récentes afin de rendre la formation théologique plus facilement accessible. Il s’agit d’aider les étudiants qui, autrement, n’auraient pas facilement accès à une formation théologique, que ce soit d’un point de vue géographique ou financier. Cette nouvelle initiative va nécessiter des entrepreneurs, des concepteurs UI/UX, ainsi que d’autres experts dans le domaine, et constitue un excellent exemple de comment on peut tirer parti des nouvelles technologies pour résoudre d’anciens problèmes, tels que la nécessité d’étendre et de faciliter l’accès à la formation théologique.18

La décentralisation est une idéologie clé du Web 3.0. Cette décentralisation signifie que les Églises peuvent fonctionner sous une moindre surveillance gouvernementale, en particulier dans les contextes de persécution. Cela ne semble peut-être pas important aujourd’hui, mais en 2018, le gouvernement bulgare a tenté d’imposer une nouvelle Loi sur les confessions religieuses, qui aurait sévèrement restreint les groupes confessionnels minoritaires tels que les Églises évangéliques, en limitant leur financement depuis l’étranger et leur enseignement théologique.19 La loi n’a pas été adoptée, mais elle a créé un précédent préoccupant.

Nous avons besoin de bonnes théologies centrées sur l’intersection de la foi et de la technologie pour créer des cadres dans lesquels l’Église peut agir, mais aussi pour aider les développeurs à réfléchir aux implications théologiques des nouvelles technologies qu’ils créent. La technologie numérique est encore un sujet de niche qui peine à s’imposer dans les institutions traditionnelles de formation théologique.20 Cependant c’est un sujet qui doit s’imposer davantage à mesure que la technologie numérique devient plus omniprésente dans nos vies et nos Églises.

Respecter la création

Dans la Genèse, « Dieu vit que cela était bon » revient comme un refrain dans le premier récit de la création. Nous ne devons pas détourner à des fins d’exploitation l’appel à dominer la création qu’ont reçu tous les humains. Nous sommes plutôt appelés à veiller sur le jardin, à cultiver la terre et à façonner le monde au nom de son Créateur et propriétaire légitime. Ces dernières années, l’enjeu primordial en matière de protection de l’environnement est de prendre le changement climatique suffisamment au sérieux.

Un chapitre précédent de ce rapport a défini la durabilité dans la protection de l’environnement comme un sujet clé que doit mettre en avant le corps évangélique.21 La demande de durabilité relie de nombreux enjeux sociétaux. La dette publique alarmante de la grande majorité des pays européens et les signes de changement climatique que nous observons sur notre continent ont pour toile de fond commune l’idéologie du consumérisme. L’ensemble du système sociétal repose sur l’idée d’une croissance constante de la consommation et du bien-être. La foi en une croissance « durable » dans tous les pays, idée phare des Nations unies depuis la fin des années 1980, a été exagérément optimiste pour ce qui est de l’environnement et s’est faite aux dépens du monde majoritaire. Cependant, ce dogme a été difficile à contester. Nous devons réintroduire la question cruciale de savoir ce qu’est la durabilité, et comment les voix du monde majoritaire pourraient nous aider à la comprendre dans le contexte de la justice climatique.

Jusqu’à présent, la migration vers l’Europe strictement due au changement climatique a été limitée, mais une partie de cette migration est masquée par d’autres conflits sociétaux. Le changement climatique est un facteur déterminant sous-jacent à beaucoup de l’instabilité politique et des guerres. Même si l’Union européenne est à l’avant-garde des initiatives contre le réchauffement climatique, la consommation occidentale est aussi le principal facteur de la catastrophe mondiale. Nos nations ont donc une obligation morale plus élevée d’agir contre la crise. Il n’y a pas d’autre moyen durable que la limitation de nos demandes de biens communs.

Comment l’Église répond-elle aux grandes questions que la menace du changement climatique fait peser sur la durabilité ? Dans une vision biblique du monde, ces enjeux ne sont pas seulement des questions politiques. Le consumérisme favorise la cupidité et révèle notre relation au pouvoir que Jésus appelle « mammon ». Les questions qui y sont liées sont donc de nature spirituelle. Qui ou que vénérons-nous ? Une Église missionnelle doit se demander comment cela affecte la formation de la foi et la formation du disciple en Europe.

L’Église luthérienne libre de Fredrikstad, en Norvège, est un exemple de bonne gestion. L’investissement dans des panneaux solaires, combiné à une nouvelle isolation et à une régulation intelligente du chauffage et de l’éclairage, a permis de réduire les coûts de l’électricité à un tiers du prix annuel précédent. En 2023, cette Église a remporté le prix de l’entreprise la plus économe en énergie de Norvège. Les gains exponentiels engendrés par un investissement d’à peine onze mille euros de la part d’une seule Église locale indiquent un grand potentiel pour les nombreuses églises en Europe.

Promouvoir une vie alternative des disciples de Jésus-Christ fait partie de notre mouvement depuis le début. La Déclaration de Lausanne souligne la nécessité que « ceux d’entre nous qui vivent dans l’abondance acceptent comme un devoir de vivre plus simplement pour contribuer plus généreusement à l’évangélisation et à l’aide aux déshérités. » 22 Dans l’Engagement du Cap, cet aspect devient une vocation missionnelle. Affirmant que les individus, la société et la création « sont brisées et souffrent à cause du péché », il continue à proclamer que « tous trois sont inclus dans l’amour et la mission rédempteurs de Dieu ; tous trois doivent faire partie de la mission complète du peuple de Dieu. »23

Tout comme les soins de santé ont été pendant des générations une priorité de la mission chrétienne, la santé de la création doit aujourd’hui être au cœur de nos priorités. Sur cette analogie, voir également l’importante étude réalisée à la suite de la consultation du Mouvement de Lausanne en Jamaïque.24 L’appel chrétien à l’intendance fait d’une pierre deux coups. Un mode de vie simple, caractérisé par le don, réduit les émissions toxiques et permet à l’Église de prendre au sérieux sa mission d’apporter l’Évangile aux Juifs et aux non-Juifs.

Si le mandat de l’Église en matière d’action politique est limité, cela n’empêche pas chaque disciple de Jésus de répondre personnellement présent au mandat d’agir sur le plan politique. Notre vocation consiste à rappeler aux gouvernements et aux populations notre responsabilité à l’égard de l’environnement que Dieu a créé. L’Église doit encourager les chrétiens d’Europe à œuvrer en faveur des changements politiques nécessaires. Avec les Églises du monde majoritaire, nous devons élaborer des théologies bibliques sur la gestion de l’environnement et de la nature qui contestent le paradigme de la domination et de l’exploitation humaines prôné par les Lumières, et encourager des mentalités et des modes de vie qui recherchent une durabilité redéfinie en équilibre avec la nature. Pour la jeune génération, l’absence de théologies qui intègrent la protection de l’environnement et la justice climatique est un obstacle à l’Évangile.

Qu’en est-il de la démographie ?

L’Europe connaît une évolution démographique sans précédent sous l’effet de trois dynamiques interdépendantes : la baisse des taux de natalité, le vieillissement de la population et les migrations importantes en provenance du monde majoritaire. Ces trois dynamiques sont en train de transformer les sociétés européennes et, avec elles, le contexte de la mission en Europe à l’échéance de 2050.

En Europe, le taux de natalité est depuis de nombreuses années inférieur au taux de remplacement. Certains pays méditerranéens ont aujourd’hui des taux de natalité parmi les plus bas du monde (indice synthétique de fécondité 2022 : Malte 1,08, Espagne 1,16, Albanie 1,21, Italie 1,24, Pologne 1,29).25 L’impact de ce changement a été quelque peu atténué par les migrations vers les pays d’Europe du Sud et de l’Ouest, mais dans une grande partie de l’Europe de l’Est, les populations devraient diminuer de plus de 20 % d’ici à 2050.26

D’autres périodes de l’histoire européenne ont été marquées par de faibles taux de natalité, mais cette situation se double aujourd’hui d’une seconde réalité : une génération plus âgée à entretenir. Le taux de dépendance des personnes âgées en Europe, c’est-à-dire le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans pour 100 personnes en âge de travailler, devrait passer d’environ 30 en 2015 à entre 50 et 60 dans les prochaines années. Dans le cas de l’Italie et de l’Espagne, elle atteindra entre 70 et 80 % d’ici à 2050. Il s’agit d’un déséquilibre démographique sans précédent. Il sera omniprésent dans son étendue, profond dans ses implications, durable dans son impact, et il n’y aura pas de retour en arrière possible.27

La baisse de la natalité et le vieillissement de la population entraînent inévitablement une diminution de la main-d’œuvre, ce qui a déjà eu pour effet d’attirer des millions de migrants en Europe au cours des cinquante dernières années. Le nombre de migrants internationaux résidant en Europe est passé de 64 millions en 2005 à 87 millions en 2020, dépassant l’Asie et faisant de l’Europe la première destination mondiale des migrants internationaux.28

De nombreux pays européens ont tenté de résister à la baisse des taux de natalité en offrant aux futurs parents des incitations financières, mais ces efforts se sont avérés en grande partie vains. Ce n’est pas la compensation financière qui encourage les parents à avoir des enfants, mais une société qui valorise réellement la parentalité. L’Europe a désespérément besoin d’une vision renouvelée et saine du mariage, de la parentalité et de la famille. C’est une opportunité pour l’Église. Il ne faut pas se contenter de défendre la famille nucléaire traditionnelle, mais plutôt réfléchir en profondeur à la manière dont l’Église locale peut être une famille pour tous.

Ce n’est pas la compensation financière qui encourage les parents à avoir des enfants, mais une société qui valorise réellement la parentalité. L’Europe a désespérément besoin d’une vision renouvelée et saine du mariage, de la parentalité et de la famille. C’est une opportunité pour l’Église.

Le vieillissement de la population européenne pose déjà des problèmes à de nombreuses sociétés européennes. Avec l’augmentation des taux de dépendance des personnes âgées, le coût du maintien des pensions et des soins de santé pour les personnes âgées deviendra de plus en plus problématique. L’aide sociale est déjà en crise dans de nombreux pays. Les Églises saisiront-elles l’occasion d’être la bonne nouvelle pour les personnes âgées d’Europe, en tendant la main aux personnes isolées, en prodiguant des soins à ceux qui en ont besoin et en contextualisant l’Évangile pour les Européens du troisième âge, afin de pouvoir prêcher l’espérance, même dans la mort, à ceux qui ne l’ont jamais entendu ? Alors que les tensions intergénérationnelles augmentent – les jeunes générations étant appelées à supporter le fardeau de la génération montante des retraités – l’Église saura-t-elle proposer un modèle de communauté véritablement intergénérationnelle, où le soutien mutuel et le mentorat entre les générations donne au monde un exemple de la nouvelle société de Dieu ?

Cela dit, l’enjeu majeur et la plus grande opportunité pour l’Église sont peut-être les migrations. L’immigration en Europe, en particulier celle de musulmans, a alimenté le nationalisme populiste dans de nombreux pays et, malheureusement, certains dirigeants chrétiens se sont rangés du côté de l’extrême droite dans leur rhétorique de « défense de l’Europe chrétienne ». Pourtant, loin des projecteurs, de nombreux musulmans d’Europe se tournent vers le Christ. En outre, des millions de chrétiens du monde majoritaire vivent, travaillent, prient et témoignent en Europe. On trouve des Églises africaines, asiatiques et latino-américaines dans tous les coins du continent. L’enjeu consiste à les encourager à ne pas se contenter de rassembler les chrétiens de leurs propres nations et ethnies, mais à tendre la main de manière interculturelle aux Européens de souche.

Malheureusement, la pensée post-coloniale et nationaliste continue d’influencer le service chrétien auprès des communautés de migrants et à partir de celles-ci. C’est d’autant plus important que les ressources financières et linguistiques (une dépendance excessive à l’égard de l’utilisation de la langue anglaise dans toute l’Europe) limitent les ressources culturelles et intellectuelles. Les migrants et les croyants des pays d’accueil doivent apprendre à servir côte à côte sur un pied d’égalité. Le renouveau de l’Église en Europe dépendra de la manière dont les Églises européennes et celles du monde majoritaire travailleront ensemble.

Conclusion

Il fut un temps où l’Europe était considérée comme le cœur de la chrétienté. C’est à partir de l’Europe que des missionnaires ont été envoyés dans le reste du monde pour partager la bonne nouvelle de Jésus. Aujourd’hui, ce flux s’est inversé et des millions de missionnaires du monde majoritaire ont été mobilisés par l’ Esprit Saint pour ré-évangéliser l’Europe. Pourtant, ils doivent eux aussi se débattre avec les six questions que nous venons de souligner dans cet article.

Aujourd’hui, l’Europe semble avoir été profondément sécularisée. Pourtant, loin des projecteurs, une extraordinaire ré-évangélisation de l’Europe est en cours.29 Le contexte est difficile, comme l’illustre cet article, mais Dieu a déjà labouré ces terrains. Notre tâche, dans l’accomplissement du Mandat missionnaire, consiste à considérer le terrain, semer généreusement et ne pas abandonner.

Ne nous lassons pas de faire ce qui est bien, car nous moissonnerons en temps voulu, si nous ne nous relâchons pas.

(Galates 6.9, NBS)

Endnotes

  1. See Heinz-Peter Hempelmann, ‘Faktisch, postfaktisch, postmodern? Kommunikation von Wahrheitsansprüchen in pluralistischen Gesellschaften als Problem und Herausforderung (Factual, post-factual, postmodern? Communication of truth claims in pluralistic societies as a problem and challenge), In: Theologische Beiträge, 48 (Jahrgang: February 2017), 6–23. 
  2. Les études récentes sur l’augmentation des troubles mentaux chez les adolescents sont nombreuses, liées à des questions diverses telles que l’impact du COVID-19, la corrélation avec l’utilisation des médias sociaux, le phénomène qui, en Scandinavie, est appelé « accomplissement de la génération », et les questions d’identité de genre. Une étude danoise récente conclut :«la crainte de ne pas pouvoir se conformer à ces exigences est associée à l’anxiété, en particulier chez les filles. En outre, ces explications étaient souvent formulées en relation avec la notion d’être seul responsable de son propre destin, et les effets négatifs de ces idéaux étaient souvent liés à l’autocritique et à l’introspection critique » ; Søren Christian Krogh et Ole Jacob Madsen (2024), « Dissecting the achievement generation : how different groups of early adolescents experience and navigate contemporary achievement demands », in Journal of Youth Studies, vol 27(5), p.718. En ce qui concerne les questions relatives à l’identité de genre, les études montrent une corrélation évidente entre l’apparition rapide de la dysphorie de genre, l’augmentation de l’utilisation des médias sociaux et de l’internet, et les niveaux de troubles mentaux ; voir par exemple l’étude en libre accès de Lisa Littman « Correction: Parent reports of adolescents and young adults perceived to show signs of a rapid onset of gender dysphoria », in PLoS One 14(3) (March 19, 2019)
  3. See Oliver Rüegger,, ‘Ich bin weg. Eine empirische Untersuchung, warum Jugendliche in der Schweiz ihre Freikirche verlassen’, IGW (2017) , www.igw.edu/ch/ressourcen/downloads/abschlussarbeiten/Ich-bin-weg_Oliver-Ruegger_2017.php, accessed 16 February 2024. 
  4. See Tom Holland, Dominion: The Making of the Western Mind (London: Little, Brown, 2019). 
  5. See Justin Brierley, The Surprising Rebirth of Belief in God: Why New Atheism Grew Old and Secular Thinkers Are Considering Christianity Again (Tyndale Elevate, 2023). 
  6. The idea of ‘telling the better story’ is taken from, Glynn Harrison, A Better Story: God, Sex and Human Flourishing (London: Inter-Varsity Press, 2016).
  7. Enquête européenne sur la solitude, 2022 https://joint-research-centre.ec.europa.eu/scientific-activities-z/loneliness/loneliness-prevalence-eu_en, consulté le 2 mars 2024
  8. Mental Health Foundation, 2020, https://www.mentalhealth.org.uk, Accessed 2 March 2024
  9. Luke Greenwood, Global Youth Culture: The Spiritual Hunger of the Largest Unreached Culture Today (Steiger International, 2019).
  10. Kat Napiorkowska, The Loneliness Epidemic (Short Film), December 2020, https://www.youtube.com/watch?v=EadD-ybQ1ds, Accessed 14 March 2024
  11. https://steiger.org/campaign-europe 
  12. https://feuer.network/ 
  13. https://reviveeurope.org/ 
  14. https://thesend.org/ 
  15. « Le Web 1.0, également appelé Web syntaxique, est la première version de l’internet et a duré approximativement de 1990 à 2000. Il était basé sur le contenu et l’information, avec une prédominance de sites web statiques. Le Web 2.0, également appelé Web social, est la deuxième version de l’internet et est apparu aux alentours de l’an 2000. Cette version est toujours le paradigme selon lequel nous opérons aujourd’hui, elle est axée sur la communauté, les médias sociaux et le partage. Twitter, Facebook et YouTube sont des exemples de sites Web 2.0. Le Web 3.0, également appelé Web sémantique, a commencé à émerger vers 2010. Les technologies concernées sont l’apprentissage automatique qui permet d’adapter le contenu aux internautes, les intelligences artificielles telles que Siri d’Apple ou Alexa d’Amazon, ainsi que les expériences telles que la RV. » J. Sewell, ‘Church and Mission Within Virtual Reality: An Exploration’ (2023), https://www.academia.edu/116146078/Church_and_Mission_Within_Virtual_Reality_An_Exploration accessed 10 April 2024.
  16. T. Baynton, Data deep-dive: The impact of video gaming on the wellbeing of young people, Digital Youth Index (2023),: https://digitalyouthindex.uk/the-impact-of-video-gaming-on-young-people/ accessed 31 January 2024.
  17. BEME News, ‘Is Virtual Religion the New VR?’ (2018), https://www.youtube.com/watch?v=N0IImB0gItI (Accessed: 14 November 2022); TRCOnlineChurch, The Robloxian Christians, Roblox (2024), https://www.roblox.com/groups/477219/The-Robloxian-Christians, accessed 10 April 2024.
  18. Union Foundation, Metaverse: The Future of Ministry Training, Union Theology (2024), https://uniontheology.org/metaverse-theological-education, accessed 10 April 2024.
  19. Evangelical Focus, ‘Bulgarian Evangelicals Alarm About Religion Law ‘Threatening Rights and Freedoms of Churches’’, Evangelical Focus (2018), https://evangelicalfocus.com/europe/3983/bulgarian-evangelicals-alarm-about-religion-law-threatening-rights-and-freedoms-of-churches, accessed 10 April 2024.
  20. J. Kurlberg, ‘Challenges Facing Digital Theology Today’, Medium (2022),https://medium.com/@jonas.kurlberg/challenges-facing-digital-theology-today-dd93d27e238, accessed 10 April 2024.
  21. « Qu’est-ce qui est durable ? », Rapport sur l’état du Mandat missionnaire.
  22. Déclaration de Lausanne, IX.
  23. Engagement du Cap, I-7A. 
  24. Colin Bell and Robert S. White (eds), Creation Care and the Gospel. Reconsidering the Mission of the Church (Peabody, MA: Hendrickson Publishers, 2016), 48–50. 
  25. Eurostat, ‘How many children were born in the Eu in 2022?’ (2024), https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/w/ddn-20240307, accessed 4 May 2024.
  26. Eurostat, ‘Population projected to decline in two-thirds of EU regions’ (2021), https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/-/ddn-20210430-2, accessed 4 May 2024.
  27. United Nations , ‘EXECUTIVE SUMMARY of World Population Ageing 1950-2050’ (2002), https://www.un.org/development/desa/pd/sites/www.un.org.development.desa.pd/files/files/documents/2021/Nov/undesa_pd_2002_wpa_1950-2050_web.pdf, accessed 4 May 2024.
  28. IOM , World Migration Report 2022 (2021), 24, https://publications.iom.int/system/files/pdf/WMR-2022.pdf, accessed 4 May 2024.
  29. Memory, Europe 2021: A Missiological Report (2021), https://vistajournal.online/latest-articles/europe2021, accessed 4 May 2024.

Biographies des auteurs

Julia Garschagen

Julia Garschagen est directrice de l’Institut Pontes pour la science, la culture et la foi. Elle est évangéliste et apologiste dans les secteurs de l’université et de l’entreprise, ainsi que parmi les jeunes de l’Europe germanophone et au-delà. Elle est cofondatrice d’une ONG qui s’occupe de l’éducation de jeunes au Pérou et elle siège en Allemagne au conseil d’administration de la Mission internationale pour la justice et à celui de Christival, le plus grand festival international de la jeunesse en Allemagne.

Luke Greenwood

Luke Greenwood est le directeur européen de Steiger, une mission dédiée à atteindre pour Jésus la culture mondiale de la jeunesse, développant actuellement des mouvements d’évangélisation dans plus de 40 villes à travers l’Europe. Luke est l’auteur de Global Youth Culture: The Spiritual Hunger of the Largest Unreached Culture Today [Culture mondiale de la jeunesse : la faim spirituelle de la plus grande culture non atteinte aujourd’hui] (2019)

Rolf Kjøde

Rolf Kjøde est professeur associé de missiologie au Collège universitaire NLA en Norvège. Il a été responsable de mission au niveau national et international pendant de nombreuses années, et s’est notamment engagé activement dans le Mouvement de Lausanne.

Jim Memory

Jim Memory est le directeur régional de Lausanne Europe et le directeur des partenariats internationaux de la Mission chrétienne européenne.

Usha Reifsnider

Usha Reifsnider est disciple du Christ, britannique d’origine sud-asiatique, d’arrière-plan hindou. Avec Matt, son mari américain, ils sont partenaires en mission auprès de migrants, de réfugiés et de la diaspora, depuis trois décennies. Les recherches d’Usha portent sur l’intersection de l’anthropologie culturelle et de la théologie pratique. L’un de ses divers rôles au service de Dieu est celui de directrice du Centre for Missionaries from the Majority World (CMMW – Centre pour les missionnaires issus du monde majoritaire), qui forme des Églises et d’organismes para-ecclésiaux à la mission vers, depuis, avec et par l’intermédiaire de groupes de la diaspora. Usha enseigne également un module sur les cadres et l’éthique philosophiques, en troisième cycle à Waverley Abbey College. Usha et Matt ont deux enfants adultes mariés et ont récemment adopté deux « petits-enfants » adolescents.

Janet Sewell

Janet Sewell fait actuellement partie de l’équipe régionale de Lausanne Europe et de l’équipe opérationnelle du Mouvement de Lausanne. Elle a passé 14 ans en Grèce en tant que missionnaire. Elle est titulaire d’une maîtrise en missiologie contemporaine pour laquelle elle a étudié la mission et l’ecclésiologie dans le cadre de la réalité virtuelle. Elle est également diplômée du Centre for Christian Apologetics d’Oxford. Elle est mariée à Mehran et ensemble, ils implantent une église parmi les Iraniens à Londres.

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