Rapport régional pour les Caraïbes

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Aperçu de la région

S’étendant de la pointe nord de l’Amérique latine jusqu’au Mexique et à l’Amérique du Nord, les Caraïbes sont un archipel de plus de 7 000 îles comptant plus de 44 millions d’habitants parlant quatre langues principales et de nombreux dialectes vernaculaires. Dotées d’une beauté naturelle exquise et populaires pour leurs plages, destination de vacances, les Caraïbes sont confrontées à d’importants enjeux sociaux, financiers et environnementaux. Cependant, l’Église des Caraïbes a connu un déclin numérique, spirituel et missionnaire. Partout aux Caraïbes, la société est gravement menacée par les catastrophes naturelles, le changement climatique, les pandémies mondiales et la culture mondiale moralement creuse. 

Des dirigeants des Caraïbes ont participé aux appels d’écoute du Mouvement de Lausanne entre septembre 2020,1 et juillet 2023 (date à laquelle a eu lieu, à Georgetown, au Guyana, la Conférence du Mouvement de Lausanne pour les dirigeants issus des Caraïbes)2. Ces appels faisaient partir de la préparation de L4 2024, avec un accent sur les cinq sujets mondiaux clés suivants qui façonneront la région jusqu’en 2050 :

  1. L’Évangile et la mission sur la place publique et parmi la diaspora ;
  2. La guérison spirituelle et l’enjeu autour de la santé mentale ;
  3. Les jeunes des Caraïbes et l’Église ;
  4. La protection de l’environnement et de la création à la lumière de l’Évangile ;
  5. L’Église des Caraïbes et la formation de disciples.

L’Évangile et la mission sur la place publique et parmi la diaspora

Les Caribéens se déplacent à l’intérieur de la région et à l’extérieur dans le monde. Le concept de l’Évangile et de la mission dans la diaspora et sur la place publique avec des membres de l’Église dans toutes les sphères d’activité doit cependant encore être adopté / enseigné comme une sphère de mission légitime et logique pour chaque membre de l’Église. Les dirigeants chrétiens des Caraïbes ont identifié plusieurs lacunes dans l’accélération du Mandat missionnaire à cet égard : notamment un manque de compréhension de la mission intégrale, une formation inadéquate et incomplète des disciples, des barrières linguistiques, des différences intergénérationnelles et des difficultés socio-économiques.

Parmi les raisons invoquées pour expliquer ces lacunes, citons : un concept « missionnaire » restrictif, une vision chrétienne du monde peu développée et une formation inadéquate en matière de compétences, de compréhension, de connaissances, de mission et de vision nécessaires au peuple de Dieu (notamment les enfants et les jeunes) pour être des témoins efficaces dans toutes les sphères. Une forte dichotomie entre « sacré et séculier » domine le paradigme des communautés évangéliques des Caraïbes.

Deux facteurs peuvent cependant contribuer à la réalisation du Mandat missionnaire : La disponibilité croissante des Écritures dans les langues vernaculaires de nos populations ; et La technologie qui permet un accès virtuel et asynchrone à une formation de haute qualité à des coûts raisonnables et avec une grande flexibilité. Les dirigeants chrétiens des Caraïbes ont en outre souligné les opportunités et les difficultés qui se présentent en vue d’une plus grande collaboration et d’un meilleur partage des ressources pour la recherche, l’adaptation et l’offre de programmes de présentation de l’Évangile (notamment l’évangélisation par le sport) à des groupes démographiques particuliers. Il s’agit aussi de réunir les spécialistes et chercheurs qui se penchent sur les thématiques qui intéressent les différents groupes démographiques, afin de produire des vidéos de formation efficaces et éducatives à leur intention, en vue d’éliminer la concurrence inutile et la duplication des efforts, et d’étendre la collaboration avec les jeunes et les associations chrétiennes professionnelles dans toute la région et dans le monde entier.

La Guérison spirituelle et l’enjeu autour de la santé mentale

Si les pays d’Amérique latine et des Caraïbes affichent régulièrement des niveaux de bonheur supérieurs à ce que les facteurs économiques fondamentaux nationaux laisseraient présager, ils présentent également une forte prévalence de troubles mentaux, avec une augmentation de la dépression et des troubles de l’anxiété.3 Dans le contexte actuel où nos pays n’investissent qu’une partie minime de leur budget dans les soins de santé mentale, ces troubles mentaux, très répandus par ailleurs dans tous les pays du monde et touchant une personne sur huit, sont la base d’une crise croissante nécessitant une transformation urgente.4

Les problèmes de santé mentale non traités conduisent au suicide et les taux de suicide continuent d’augmenter, le suicide étant la troisième cause de décès chez les jeunes de 10 à 19 ans dans la région des Caraïbes.

Les problèmes de santé mentale non traités conduisent au suicide et les taux de suicide continuent d’augmenter, le suicide étant la troisième cause de décès chez les jeunes de 10 à 19 ans dans la région des Caraïbes.5 Prendre en compte cette réalité, collaborer et agir dans la société comme stratèges d’intervention transformationnelle, voilà l’appel qui est lancé à l’Église des Caraïbes, un appel à être cheffe de file en matière de formation de disciples et de responsables dans le service pour Dieu. Dans chaque contexte de la société, nous pouvons contribuer à une approche holistique de la santé, en accordant une attention égale à la santé mentale, physique et spirituelle de nos concitoyens, quel que soit leur âge – enfants, jeunes, personnes âgées et retraités (la violence qui touche les enfants pendant les années de développement de la petite enfance les rend particulièrement vulnérables).

Plus précisément, une approche équilibrée est nécessaire entre les sphères de la guérison spirituelle et les stratégies d’intervention psychiatriques, psychologiques et autres thérapies pour traiter les conditions et les enjeux de santé mentale. Il est également nécessaire de mettre en place des interactions sociales positives et de développer des compétences sociales et émotionnelles pour renforcer la résilience.6

Les dirigeants chrétiens des Caraïbes ont affirmé la nécessité de cesser de stigmatiser les personnes confrontées à des problèmes de santé mentale, qu’elles soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Église. Il s’agit de mettre en œuvre davantage de formations en santé mentale afin de concevoir des interventions holistiques, notamment en accordant la priorité au bien-être mental dans la formation théologique ; de mener des recherches pour comprendre le rôle de l’Église dans l’aide aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale ; d’étudier les facteurs culturels qui influent sur la santé mentale dans les Caraïbes ; de prendre en compte les effets de la consommation de drogue par les parents sur la santé mentale des enfants, de mettre en place des mesures de dépistage des troubles émotionnels et d’élaborer des stratégies de prévention.

Ces dirigeants ont également appuyé la création de cliniques régionales holistiques pour la santé mentale, la mise en réseau avec des professionnels de santé mentale pour l’orientation et le soutien, ainsi que l’éducation de l’Église sur ces problématiques (lancement de campagnes contre la stigmatisation de la santé mentale, formation d’accompagnateurs en santé mentale, écoute des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale et collaboration avec les professionnels de la santé mentale, les systèmes éducatifs, les familles, les foyers pour personnes ayant des besoins particuliers et les groupes de soutien).

Les jeunes des Caraïbes et l’Église

Plus de 11 millions de jeunes (15-29 ans) résident dans les Caraïbes, dont 60 % ont moins de 30 ans.7 L’Église des Caraïbes doit accepter, comprendre et adapter ses méthodes au changement culturel majeur qui s’opère parmi nos jeunes si nous voulons atteindre, engager et développer les responsables de la « NextGen » pour l’Église évangélique des Caraïbes.

Avec sept générations distinctes vivant ensemble dans les Caraïbes aujourd’hui, il est vital pour les trois générations de dirigeants plus âgés qui exercent des responsabilités actives dans l’Église, d’avoir une vision claire de l’avenir de l’Église,8 de comprendre les générations de jeunes (lycéens et jeunes adultes) des générations Z et Y qui représentent l’avenir, les aspirations et les espoirs de la région et de l’Église.

Avec sept générations distinctes vivant ensemble dans les Caraïbes aujourd’hui, il est vital pour les trois générations de dirigeants plus âgés qui exercent des responsabilités actives dans l’Église, d’avoir une vision claire de l’avenir de l’Église,8 de comprendre les générations de jeunes (lycéens et jeunes adultes) des générations Z et Y qui représentent l’avenir, les aspirations et les espoirs de la région et de l’Église. Nous devons redéfinir notre mission auprès de ce groupes démographiques et être prêts à partager un véritable leadership intergénérationnel avec les jeunes (notamment ceux qui ont été élevés dans l’Église) qui quittent les assemblées évangéliques traditionnelles, tout en se réclamant d’une « spiritualité » mais rejetant les formes traditionnelles de la religion organisée. Les efforts visant à les atteindre et à les impliquer doivent être accélérés.

Les dirigeants chrétiens des Caraïbes ont souligné la nécessité d’une plus grande authenticité, d’une véritable fraternité, d’une redéfinition de la mission, d’une implication holistique des jeunes et d’une prise en charge des besoins de la personne toute entière si nous voulons atteindre, impliquer, encadrer les jeunes et partager avec eux la responsabilité du Mandat missionnaire. Cette approche centrée sur les relations plutôt que sur un simple dogme religieux exige une cohérence entre les paroles et les actions des responsables, un changement de la mentalité traditionnelle en ce qui concerne la mission, les missionnaires et la formation de disciples à l’église pour passer à un développement de leur service pour Dieu à la maison, à l’école et sur la place publique. Il s’agit notamment d’écouter activement et d’aborder les questions difficiles de justice sociale qui préoccupent les membres de ce groupe démographique, qui sont les experts en matière de savoir comment atteindre leurs pairs et les former comme disciples.

En tant qu’experts de ce groupe démographique et créateurs / contributeurs de contenu sur les médias sociaux, leurs connaissances et leur cynisme quant à la participation de l’Église mondiale à la colonisation, l’esclavage et sa volonté de réparation, les amènent à croire que l’Église se désintéresse de ces questions et gêne leur interaction avec l’Évangile. Si cette question n’est pas abordée, nous risquons de perdre une génération, en particulier quand des hommes politiques et des universitaires caribéens très respectés sur la scène régionale et mondiale s’expriment avec force, mais que l’Église évangélique semble éluder ces questions.

La protection de l’environnement et de la création à la lumière de l’Évangile

Les Caraïbes sont confrontées à des problèmes environnementaux sérieux et de grande ampleur, notamment la déforestation, les inondations, la disparition des mangroves et des récifs coralliens, l’élévation du niveau de la mer et les ouragans de catégorie 5 de plus en plus fréquents.9 En outre, les espèces envahissantes, la surpêche, les nouvelles maladies et les effets délétères du changement climatique ajoutent à l’urgence de nos problèmes environnementaux. Les jeunes des Caraïbes ont indiqué que le manque de sensibilisation à l’environnement dans le système éducatif était un problème majeur pour eux.10

Cependant, l’Église des Caraïbes ne considère pas la protection de l’environnement et de la création comme un élément important de son mandat à proclamer l’Évangile. Malgré son impact sur tous les secteurs – santé, économie, services sociaux et éducation –, cet aspect reste largement en dehors de la compréhension chrétienne de nos responsabilités. La raison en est une vision théologique limitée et déficiente de la mission intégrale, avec parmi les obstacles et les facteurs qui contribuent à cette situation, une théologie de la domination, une eschatologie déséquilibrée du retour du Christ, ainsi que des priorités politiques à courte vue et malavisées. Parmi les passerelles identifiées pour remédier à cette situation, citons l’enseignement sur une gestion responsable de tous les aspects de la vie, l’adoption d’une mentalité axée sur la culture du royaume de Dieu et une interprétation saine des Écritures, notamment la compréhension et le respect des priorités de Dieu concernant l’ensemble de sa création.11

Le fait que notre mission continue de mettre l’accent sur l’âme des gens et non sur le monde créé, comme le prescrit l’Écriture, rend « l’Appel à l’action de la Jamaïque » de 2012 encore plus urgent aujourd’hui.12 Parmi les autres questions pertinentes, citons les taux records de cancer à Trinité-et-Tobago (peut-être liés aux émissions de gaz à effet de serre provenant de la production de pétrole au cours du siècle dernier). Des recherches suggérant que l’extraction de pétrole effectuée à proximité d’habitations humaines serait en corrélation avec des niveaux de cancer supérieurs à la normale13 suscitent des inquiétudes quant à l’augmentation significative de la production pétrolière en Guyane et au Suriname. En outre, la présence de pesticides et d’engrais hautement toxiques dans la chaîne alimentaire laisse présager de graves problèmes de santé. L’Église doit donc éduquer ses membres et la société sur ces questions. En outre, nos communautés sont affectées par des politiques et des pratiques de gestion des déchets incohérentes qui ont un impact négatif sur la santé (Il faut demander aux gouvernements / technocrates de rendre des comptes). Un changement de paradigme s’impose, non seulement dans la pensée, mais aussi dans la pratique de l’Église en ce qui concerne la protection de l’environnement et l’Évangile.

L’Église des Caraïbes et la formation de disciples

D’une manière générale, l’Église des Caraïbes fait un assez bon travail en matière d’évangélisation, mais n’est pas à la hauteur en ce qui concerne la formation de disciples. Elle peut encore améliorer de manière significative la formation de disciples parmi toutes les catégories de personnes et tous les groupes démographiques : il s’agit pour l’Église tout entière d’apporter la totalité de l’Évangile à toute la communauté environnante. Les séparations forcées et les défis technologiques posés par la pandémie de COVID-19 ont encore limité les efforts de formation de disciples.

Les problèmes et les solutions liés à la formation de disciples dans les Caraïbes ont été identifiés dans la discussion précédente sur nos problèmes mondiaux les plus critiques.

  • L’Évangile et la mission sur la place publique et dans la diaspora : Chaque membre de l’Église – des enfants aux jeunes et aux retraités – doit être appelé, formé spirituellement, entraîné et mandaté comme missionnaire dans son domaine d’activité et sa sphère d’influence au niveau national, régional et mondial. Nous allons et sommes envoyés pour faire des disciples !
  • La guérison spirituelle et l’enjeu de la santé mentale : Prendre acte de la réalité des problèmes de santé mentale et adopter une approche équilibrée, fondée sur la prière, entre les sphères de la guérison spirituelle et les stratégies d’intervention psychiatriques, psychologiques et autres stratégies thérapeutiques dans le cadre de la formation spirituelle à la vie de disciple.
  • Les jeunes des Caraïbes et l’Église : Prendre acte du changement culturel de nos jeunes et en tenir compte nécessitera un changement de paradigme dans notre pensée et notre pratique si nous voulons encourager et développer un leadership solide et biblique parmi les jeunes de la « Next Gen ». Nous devrons en particulier nous atteler de façon volontaire à leurs questions et préoccupations de justice sociale, notamment le passé de l’Église et sa participation à l’esclavage, la colonisation et la mise en servitude.
  • La protection de l’environnement et de la création à la lumière de l’Évangile : L’Église des Caraïbes doit adopter l’impératif théologique de la protection de l’environnement comme partie intégrante de notre mandat évangélique et de notre gestion chrétienne, compte tenu de son impact sur tous les secteurs et de notre obligation de former des disciples.

D’autres pierres d’achoppement dans la formation de disciples pour l’Église des Caraïbes sont des questions telles que l’évolution, le nouvel athéisme, la sexualité humaine (y compris les questions LGBTQ et la pornographie) et la race. Le partage holistique de l’Évangile nécessite de s’adresser au cœur et à l’esprit des gens. Il s’agit de comprendre les mises à l’écart et les distinctions historiques entre les classes sociales sur le plan économique et éducatif. Il est enfin important de minimiser la concurrence et d’accroître la collaboration entre les organisations para-ecclésiastiques et les Églises.

D’ici à 2050 : Considérations régionales

Au-delà des cinq questions générales susmentionnées, les dirigeants des Caraïbes identifient les trois préoccupations suivantes, spécifiques et interdépendantes, pour l’Église des Caraïbes dans la réalisation du Mandat missionnaire d’ici à 2050 :

Instabilité politique et économique

L’instabilité économique, sociale et politique persistante et croissante dans les Caraïbes a un impact négatif sur nos efforts de formation de disciples. L’effondrement de l’ordre public dans toutes les institutions en Haïti, le problème de la frontière entre la Guyane et le Venezuela, la persécution des chrétiens à Cuba, la stagnation économique et la répression politique continuent d’inciter les migrants à fuir ces pays.14 L’insécurité alimentaire et hydrique liée au climat, la lenteur de la reprise économique et les niveaux élevés de criminalité et de violence qui l’accompagnent vont probablement entretenir les flux migratoires parmi les croyants et les non-croyants.

Criminalité et violence

Les Caraïbes affichent des taux de criminalité violente parmi les plus élevés au monde et sont considérées comme l’une des régions les plus dangereuses des Amériques, avec un tiers des décès par homicide dans le monde, soit cinq fois plus qu’en Amérique du Nord et dix fois plus qu’en Asie.15 La criminalité et la violence (notamment les crimes contre la propriété, le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale, les homicides, les drogues, le financement du terrorisme)16 sont devenues des préoccupations croissantes, ce qui a amené la Communauté des Caraïbes (CARICOM) à déclarer, en 2023, qu’il s’agissait d’une urgence de santé publique.17 La criminalité et la violence affectent la santé mentale, la productivité et la liberté de mouvement, provoquant une migration rampante dans toute la région, affectant la Jamaïque, la République dominicaine, le Venezuela et Haïti.

Corruption endémique et omniprésente

Aux Caraïbes, dans tous les secteurs, les gouvernements et les sociétés ont toujours été vulnérables à la corruption, aux pots-de-vin et au népotisme, une moyenne de 74 % de la population estimant que les hommes politiques utilisent fréquemment les ressources publiques à leur propre avantage.18 L’Église des Caraïbes doit reconnaître cette réalité dans la formation spirituelle et le discipulat, en préparant chaque membre à vivre dans l’intégrité sur la place publique.

Opportunités et difficultés pour le Mandat missionnaire

En conclusion, comme nous l’avons vu plus haut, les Caribéens sont des personnes qui se déplacent dans la région et dans le monde entier, qui possèdent une expertise en matière de recherche dans tous les domaines, qui ont accès à la technologie qui leur permet de développer et de fournir une formation virtuelle et asynchrone de haute qualité à un coût raisonnable, et qui disposent de la Bible dans presque toutes les langues vernaculaires des Caraïbes. En outre, il existe des possibilités de formation continue et de bourses d’études pour continuer à renforcer les capacités dans tous les domaines, y compris la santé mentale. 

Les défis à relever pour réaliser le Mandat missionnaire aux Caraïbes sont les suivants :

  • La nécessité de collaborer afin d’éviter les doubles emplois, de minimiser la concurrence et les cloisonnements, d’accueillir les partenaires et de partager les ressources ; 
  • Une redéfinition des missions et des missionnaires qui passe par la formation de tous les membres de l’Église pour qu’ils comprennent qu’ils doivent eux-mêmes être des disciples dans tous les aspects de leur vie et que la mission consiste à faire des disciples, sans dichotomie entre sacré et séculier, en faisant en sorte que chaque membre de l’Église (enfants, jeunes et retraités) forme des disciples où qu’il aille :
    • Problèmes de santé mentale généralisés, déni et stigmatisation, traitements inadéquats et allocations budgétaires insuffisantes pour y remédier ;
    • Grave menace du changement climatique et les enjeux environnementaux affectant tous les secteurs ;
    • Nécessité d’une éducation qui réponde aux besoins des habitants des Caraïbes, leur permettant de fonctionner dans les réalités actuelles de la technologie, d’y participer et d’en tirer parti.

Nous devons encourager et équiper théologiquement l’Église pour qu’elle s’engage dans la responsabilité biblique des problèmes de justice sociale, y compris les enjeux de santé mentale, d’environnement et d’éducation mentionnés ci-dessus, ainsi que les problèmes spécifiques et interdépendants de la criminalité et de la violence, de l’instabilité politique et de la corruption endémique et omniprésente dans les Caraïbes.

  1. Lausanne Movement, ‘Analysis of Lausanne 4 Listening Calls’, https://lausanne.org/wp-content/uploads/2021/11/The-Evangelical-Church-Interacting-between-the-Global-and-the-Local-Global-Listening-Team-Report-21.11.03.pdf
  2. Lausanne Movement, ‘God on the Move: Beginning with Guyana’, https://lausanne.org/about/blog/god-on-the-move-beginning-with-guyana
  3. Yenny Guzman-Ruiz. Think Global Health, ‘A Neglected Challenge of Mental Health’, 2023, https://www.thinkglobalhealth.org/article/neglected-challenge-mental-health
  4. World Health Organization (WHO), ‘World mental health report: transforming mental health for all’, Geneva, 2022, https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/356119/9789240049338-eng.pdf?sequence=1
  5. WHO. Suicide https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/suicide
  6. WHO, ‘World mental health report’.
  7. Caribbean Youth Dialogues, 2022, https://www.cepal.org/sites/default/files/events/files/2022_caribbean_youth_dialogues_outome_report.pdf
  8. La plus grande génération : 1901–1924. La génération silencieuse : 1925–1945. Guerre, Grande Dépression Traditionalistes. Les baby-boomers : 1946–1964. Après la deuxième guerre mondiale. Génération X : 1965–1980. Les milléniaux : 1981–1996. La génération Z : 1997–2012. Zoomers ou Centennials. Génération Alpha : 2013–2024. Les natifs du numérique.
  9. David Bookless, Presentation on ‘The Environment/Creation Care and the Gospel’, Lausanne Caribbean Leaders’ Gathering, July 2023, https://www.youtube.com/watch?v=DS2B00lU8OQ&list=PLYGxDL2dvuo5jLB9HNdHQUHAQqVjzxUt8
  10. Caribbean Youth Dialogues, 2022.
  11. Bookless, Presentation.
  12. « Nous sommes cependant face à une crise pressante qui doit être résolue de toute urgence par notre génération. Nombreux sont les hommes et femmes les plus pauvres, les écosystèmes et les diverses espèces animales et végétales menacés et dévastés par la violence de notre société contre l’environnement. Les causes sont diverses, entre autres le changement climatique, la déforestation, la perte de biodiversité, le manque d’eau potable et la pollution. Nous ne pouvons plus nous permettre la complaisance et les débats sans fin. Nous ne pouvons plus nous complaire dans notre attitude passive et débattre sans fin de cette question. L’amour pour Dieu, pour notre prochain et pour la création dans son ensemble, de même que notre engagement pour la justice, nous poussent à assumer notre “ responsabilité écologique urgente et prophétique ” (EC I.7.A). » Évangile et Protection de l’environnement – Appel à l’action, Jamaïque 2012. https://lausanne.org/fr/statement/evangile-et-protection-de-lenvironnement-appel-a-laction
  13. Jill E. Johnston, Esther Lim and Hannah Roh. Impact of upstream oil extraction and environmental public health: A review of the evidence. Science of The Total Environment. Volume 657, 20 March 2019. Abstract. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0048969718348381
  14. Global Trends. FIVE-YEAR REGIONAL OUTLOOK Latin America and the Caribbean. 2021. https://www.dni.gov/files/images/globalTrends/GT2040/GT2040-5-YR-Regional-2021317-Latin_America.pdf
  15. Crime in the Caribbean—stats & facts. 2024. https://www.statista.com/topics/7680/crime-in-the-caribbean/
  16. Crime in the Caribbean.
  17. DÉCLARATION DES CHEFS DE GOUVERNEMENT SUR LA CRIMINALITÉ ET LA VIOLENCE EN TANT QUE PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE. 2023. https://caricom.org/declaration-by-heads-of-government-on-crime-and-violence-as-a-public-health-issue/
  18. World Justice Project. Corruption in the Caribbean Report. World Justice Project’s ‘Corruption in the Caribbean’ Report Shows Majority Believe Public Officials Corrupt. 2023.

Biographies des auteurs

Denise Margaret-Thompson

Denise Margaret-Thompson est une ancienne professeure ayant plus de 30 ans d’expérience dans l’enseignement, l’innovation et la commercialisation technologique, la gestion de programmes, la recherche et l’administration. Elle est cofondatrice et directrice exécutive du Caribbean Fine Cocoa Forum, coordinatrice bénévole du Caribbean Fellowship of Evangelical Students Graduate and Faculty Ministries (CARIFES-GFM) et ancienne directrice du Cipriani College of Labour and Co-Operative Studies. La Dr. Thompson est actuellement directrice nationale associée de Black Scholars and Professionals (BSAP), une œuvre chrétienne spécialisée au sein d’InterVarsity/USA-GFM.

Anthony Oliver

Le Dr Antony Oliver est citoyen de Trinité-et-Tobago. Il a été doyen et directeur du Jamaica Bible College, doyen et président par intérim de la Caribbean Graduate School of Theology (CGST), et doyen des affaires académiques du Caribbean Nazarene College. Il est président de la Caribbean Evangelical Theological Association (CETA) et professeur auxiliaire dans trois institutions théologiques des Caraïbes. Le Dr. Oliver a récemment été nommé président du CGST. Conférencier motivateur, il a représenté diverses organisations et Églises au niveau international et a été pasteur de la Westside Community Church à Westmoorings (Trinité-et-Tobago). Le Révérend Dr Oliver est marié à Maverlin, depuis trente-sept ans, et ils ont deux fils adultes.

Joy Wilson

La Dr Joy Wilson, responsable transformationnelle, consultante en développement du leadership, en coaching et en conseil, est au service d’organisations gouvernementales et privées et membre de l’équipe de direction de Lausanne Caraïbes et d’une autre organisation chrétienne internationale à but non lucratif. Elle est l’auteure de deux livres. Elle et son mari sont les cofondateurs d’une organisation à but non lucratif axée sur la vie familiale et le développement communautaire. Mariés depuis plus de 36 ans, ils sont parents de quatre enfants et grands-parents. La Dr Wilson aime cuisiner, lire, nager, interagir avec les gens et les aider.

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