Qu’est-ce que le ministère à l’ère numérique ?

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La Formation De Disciples À L’ère Numérique

Dave Benson, Natasha Edwards, Guichun Jun & Eva Nappier

La formation de disciples à l’ère numérique: où en est-on ?

Bienvenue dans la « quatrième révolution industrielle »

Dans le monde d’aujourd’hui, les appareils et les plateformes numériques font désormais partie intégrante de la vie quotidienne. Cela a conduit à la nécessité pour l’Église de se pencher sur la situation actuelle et ce que peut être l’avenir de la formation de disciples en relation avec ce qui se dessine comme paysage numérique.

L’ère numérique a commencé lorsque la troisième révolution industrielle a donné naissance, dans la seconde moitié du 20e siècle, à l’électronique numérique, notamment dans les télécommunications, la radiodiffusion, l’informatique et l’internet.1 Avec l’avènement de la quatrième révolution industrielle au début des années 2010, l’ère numérique a atteint une nouvelle phase avec la convergence des technologies, grâce au développement de l’internet des objets (IdO).

Cette nouvelle ère de numérisation a été consolidée par la pandémie de COVID-19, qui a limité les rassemblements en personne. La prolifération des technologies de communication a progressé rapidement pendant les périodes de confinement, entraînant la « mort de la distance ». Nous pouvons aujourd’hui interagir immédiatement avec la plupart des groupes de personnes distincts (ethnos) de la planète et potentiellement en faire des disciples, car tout le monde est maintenant mon prochain (Matthieu 28.18-20).2

Selon une estimation prudente, le nombre d’utilisateurs d’internet dans le monde s’élevait à 5,16 milliards en 2023, soit 64,4 % de la population mondiale.3 Cette numérisation sans précédent a affecté de multiples aspects de notre vie quotidienne, notamment la culture, les interactions sociales, les affaires, les loisirs, l’éducation et même la religion.

La réponse mitigée de l’Église

L’Église a été lente à réagir au développement de l’ère numérique, en particulier en ce qui concerne son ministère et sa mission de formation de disciples. La formation de disciples a été négligée dans l’Église pendant des décennies, Dallas Willard ayant souligné à juste titre que la formation de disciples est la plus grande omission du Mandat missionnaire.4 Une étude récente du Barna Group révèle que seul 1 % des responsables d’Église américains pensent que les Églises d’aujourd’hui font un travail efficace de formation de nouveaux disciples et des jeunes croyants.5

De nombreuses Églises ont adopté des dispositifs et des plateformes numériques tels que les podcasts, les sites web, les médias sociaux et les services de diffusion en continu. Cependant, ces outils numériques sont principalement utilisés pour l’évangélisation et la croissance de l’Église, et rarement pour la formation des disciples.

C’est une question qui préoccupe non seulement l’Église en Amérique du Nord, mais toute l’Église mondiale, avec un impact ressenti partout. L’analyse détaillée des Appels d’écoute de Lausanne 4 a révélé que le « besoin de formation de disciples » est la principale lacune et opportunité pour la réalisation du Mandat missionnaire au niveau mondial.6

Ce phénomène n’est pas sans lien avec les répercussions de la numérisation. D’une manière générale, le déclin de la religiosité a commencé bien avant l’avènement de l’internet et des médias sociaux, mais il s’est accéléré et intensifié de manière spectaculaire depuis leur arrivée.7 En outre, la sensibilisation accrue à la laïcité et à l’athéisme au 21e siècle a été conditionnée par la numérisation.8 Les vagues de sécularisation et de numérisation ont touché tous les aspects de la société, et l’Église n’a pas fait exception. La priorité accordée à la formation de disciples a diminué, les distractions sont plus nombreuses que jamais et les croyants moins nombreux à fixer leurs yeux sur Jésus. Cela correspond à l’obsession d’une société captivée par les écrans focalisés sur la nouveauté, ici et maintenant.9

De nombreuses Églises ont adopté des dispositifs et des plateformes numériques tels que les podcasts, les sites web, les médias sociaux et les services de diffusion en continu. Cependant, ces outils numériques sont principalement utilisés pour l’évangélisation et la croissance de l’Église, et rarement pour la formation des disciples.

Les possibilités du pouvoir de l’information et de la formation de disciples sans frontières

Pour anticiper la formation de disciples à l’avenir, il est crucial de reconnaître les caractéristiques distinctives de cette nouvelle phase de l’ère numérique et de trouver des moyens de les intégrer dans nos pratiques de formation de disciples. Nous vivons actuellement à l’ère de l’intelligence intégrée qui permet d’accéder à une compréhension globale de n’importe quel sujet grâce aux technologies de l’information telles que l’IA, le big data et l’hyper-connectivité entre de nombreux systèmes et appareils. Les infrastructures et les plateformes numériques nous permettent de construire et d’étendre des réseaux humains pour partager des informations et des expériences de vie.

À la lumière de ce qui précède, nous pouvons identifier deux caractéristiques de l’ère numérique qui peuvent contribuer de manière positive à la formation des disciples :

  1. À mesure que la numérisation progresse, le système traditionnel du pouvoir de l’information se décentralise et évolue vers un modèle de communication plus polycentrique. Cela permet aux croyants de tous horizons d’apporter leurs points de vue, ce qui conduit à une communauté de disciples plus saine ;10
  2. Les capacités technologiques avancées nous permettent de surmonter les barrières temporelles et géographiques pour rencontrer d’autres disciples et écouter leurs récits de vie dans les pas de Jésus. En partageant des récits personnels de disciples vécus dans des contextes locaux et mondiaux, les croyants peuvent être inspirés et incités à suivre Jésus, car les témoignages ont le pouvoir d’attirer l’attention, de favoriser l’engagement et de faciliter l’action.11

Ces caractéristiques de l’ère numérique peuvent permettre aux croyants de rechercher des informations véridiques pour leur croissance spirituelle, de nouer des relations dans l’espace numérique et de participer à des activités religieuses, telles que l’étude de la Bible, les réunions de prière et les cultes, indépendamment du temps et de la géographie.

En adoptant des approches novatrices adaptées à leurs contextes spécifiques à l’ère numérique, les Églises vont pouvoir à l’avenir continuer à former et à multiplier les disciples.

On peut considérer ces aspects positifs comme adaptés et bénéfiques pour le contexte d’une Église qui veut former des disciples. De plus en plus de personnes utilisent l’internet pour explorer leur foi et entrer en contact avec d’autres personnes dans leur cheminement spirituel.12 Il est encourageant de voir que les Églises, dans des contextes où les technologies numériques sont avancées, explorent et expérimentent activement de nouvelles voies de formation de disciples afin d’orienter ce désir spirituel des jeunes générations vers une vie active à la suite de Jésus.

En adoptant des approches novatrices adaptées à leurs contextes spécifiques à l’ère numérique, les Églises vont pouvoir à l’avenir continuer à former et à multiplier les disciples.

L’effet du discipulat à l’ère numérique

Le monde

En portant le regard sur ce que pourra être le monde dans le cyberespace de 2050,13 on perçoit que les questions d’identité seront primordiales et auront un impact considérable sur notre appel à faire des disciples de toutes les nations. Qui suis-je, qui sommes-nous et pour quoi vivons-nous ? Depuis les identités dans les médias sociaux aux avatars du Metaverse, ces questions seront toujours plus présentes et pressantes. Si l’on se concentre sur une facette de cette évolution, notre travail est actuellement un domaine particulièrement stratégique dans lequel nous sommes formés en tant que disciples et nous utilisons nos dons pour suivre Jésus. Cependant, l’IA générative devrait automatiser et donc remplacer 300 millions d’emplois à temps plein, car les robots font mieux ce qu’un quart des humains s’enorgueillissaient de faire, et le reste d’entre nous travaille de plus en plus en ligne pour gérer sa production.14

Les gens auront besoin d’une identité plus profonde que celle que leur procure leur emploi, et d’une meilleure explication de l’importance de leur travail axé sur la technologie.15 Dans ce contexte d’insécurité du travail et de l’identité, la perspective d’être greffé dans une famille mondiale portant le nom du Christ – où notre vocation première est d’aimer Dieu et d’aimer les autres dans des réseaux de confiance authentique, tout en entraînant la planète vers le shalom (épanouissement holistique) – est vraiment une bonne nouvelle.16

L’Église

C’est l’identité offerte par l’ecclésia, renforcée par le fait que nous apprenons collectivement à suivre Jésus dans le temps et le lieu de notre contexte particulier.17 Le pluriel de disciple est Église, et nous existons en tant que communauté d’apprentissage définie par des pratiques spirituelles holistiques qui forment chaque membre à vivre comme Jésus le ferait s’il était à sa place.18 Ce qui favorise une éducation transformatrice est donc une préoccupation essentielle pour l’Église. Les Églises doivent faire preuve de discernement parmi les nombreuses ressources en ligne, en veillant à ce que les connaissances se traduisent par une sagesse pratique dans la vie de tous les jours.19

Cela correspond aux idées de la théorie de l’apprentissage, qui suggère que 70 % de notre apprentissage se fait de manière informelle dans la vie quotidienne, 20 % par le biais d’interactions communautaires et seulement 10 % par le biais d’interventions formelles.20 Dans un contexte d’Église dispersée, les réseaux numériques peuvent aider les chrétiens à se connecter au-delà des rassemblements physiques, en partageant des ressources opportunes pour grandir ensemble dans toute la vie.

Les Églises doivent donc aider leurs membres à devenir de « sages artisans de la paix » – des praticiens réfléchis capables d’écouter ce qui se passe dans leur contexte et pourquoi, d’imaginer ce qui devrait se passer, en contextualisant les diverses sources numériques qui alimentent leur vie de disciple, de créer des changements qui s’alignent sur le Royaume et d’apprendre à communiquer l’Évangile d’une manière qui soit vraiment une bonne nouvelle pour leur époque et dans leur lieu de vie.21 Nous avons particulièrement besoin de sagesse pour être des disciples féconds du Christ dans les espaces numériques où nous passons de plus en plus de temps.22

La Mandat missionnaire

L’ère numérique peut être mise à profit pour accroître nos efforts dans le cadre du Mandat missionnaire à faire des disciples, mais seulement si notre approche améliore, plutôt que déplace, les pratiques incarnées qui sont au cœur de ce que veut dire suivre Jésus ensemble.23

La rédemption et la sanctification ne dépendent pas de moyens numériques, mais sont plutôt incarnées, à l’instar de ce que dit Jean : « La Parole est devenue un homme, et il a habité parmi nous » (Jean 1.14, PDV).24 Devenir des disciples qui forment des disciples pour tous les groupes de personnes se produit dans une communauté de caractère où, en nous exerçant à donner et à recevoir de l’amour, nous sommes façonnés pour porter la présence fidèle de Dieu dans le monde.25 En tant que telles, les ressources numériques sont mieux utilisées pour améliorer les pratiques que certains décrivent comme « focalisantes » (telles que le partage à table), qui rendent tangible le royaume de Dieu et sont plus transformatrices lorsque nous sommes physiquement rassemblés.26 Des données dépourvues d’un cadre physique relèvent du gnosticisme numérique.

Consommer des ressources sans avoir la responsabilité d’agir de manière décisive fait de nous des disciples virtuels. Lorsque nous pratiquons la voie du Royaume, notre tête, notre cœur et nos mains – formés à la sagesse, à la vertu et à l’art d’établir la paix – agissent en synergie pour servir le shalom en tant que témoignage d’une vie vécue dans sa totalité.27 Contre les valeurs implicites de la technologie, en particulier la facilité et l’efficacité, la formation de disciples exige des « frictions » pour grandir dans l’« anti-fragilité » et apprendre à aimer le monde de manière sacrificielle comme le Christ nous a aimés.28

En gardant ces principes à l’esprit, nous pouvons maintenant envisager des moyens fructueux de progresser dans cette cyberconjoncture.

Opportunités et défis

Opportunités

L’espace numérique est l’endroit où se trouvent les gens, que cela nous plaise ou non. La question est de savoir si nous y entrerons (1 Corinthiens 9.22). Nous avons une opportunité sans précédent d’infuser l’apprentissage de la vie de disciple dans la vie quotidienne de chaque croyant, en saturant leur consommation numérique avec des réorientations perturbatrices vers la vie incarnée à la suite de Jésus.29 Des multitudes se trouvent dans la vallée de la décision. À chaque instant, elles prennent une décision.30 Si nous ne sommes pas présents dans l’espace numérique, poussant les gens à suivre le Christ dans une vie qui ne sera pas toujours calme et tranquille, ils se décideront simplement pour quelque chose de plus facile.31

Tout en conseillant les gens à faire usage de discernement concernant la consommation numérique et ses dangers inhérents, nous pouvons faire confiance à l’Évangile de Jésus-Christ pour qu’il conserve sa puissance supérieure, en coupant à travers les obstacles du paysage numérique et en nous permettant d’utiliser des outils de haute technologie pour façonner nos cœurs en synergie avec des conseils face à face (1 Corinthiens 11.1).32 La « formation asynchrone de disciples » pratiquée par Paul, prônée à l’égard des chrétiens de Rome – une communauté naissante de croyants qu’il n’a jamais visitée physiquement – constitue un précédent digne d’intérêt.33

Voici trois catégories d’opportunités de formation de disciples à l’ère numérique, avec des exemples concrets à approfondir dans les notes de fin d’ouvrage.

Accès aux endroits sensibles :

  • Vie privée : Les voies numériques du discipulat contournent l’effet de spectateur. Interagissant principalement sur une base privée et individuelle, les personnes dans l’espace numérique sont plus ouvertes à considérer les questions profondes et des réponses honnêtes.34 Les disciples vont faire part de leurs luttes socialement inavouables et prendre à cœur le défi du discipulat lors d’échanges numériques où la peur du jugement est écartée, apportant leurs questions et problèmes les plus intimes sur l’internet.35 Nous pouvons répondre à ces besoins avec compassion, en orientant les conversations difficiles vers des relations de discipulat incarnées.
  • Immédiateté : la communication numérique offre la possibilité d’enseigner immédiatement les personnes dans les moments les plus douloureux de la vie – lors d’une crise de santé mentale, sur le lieu d’un traumatisme, lors d’une dispute conjugale.36 Dans ces moments-là, nous avons grandement besoin d’être guidés, mais nous nous sentons rarement prêts à faire appel à un responsable de notre Église pour obtenir des conseils.37 Cette évolution pourrait donc jeter les bases d’une culture ecclésiale de l’honnêteté du confessionnal.
  • Égalité : Dans l’espace numérique de formation de disciples, nous pouvons donner une voix à chaque personne.38 Ses effets niveleurs peuvent être utiles pour enseigner et former celles et ceux qui ont été traumatisés par des structures ecclésiastiques autoritaires qui ne reflètent pas le cœur du Christ. Ces mêmes plates-formes numériques peuvent permettre aux croyants sans Église de retrouver la communion physique.39

Atténuation des exclusions :

  • Gouvernementales : Internet nous donne les moyens de fournir du matériel de formation de disciples et d’intégrer des communautés de disciples dans des pays religieusement hostiles.40 
  • Financières : De nombreuses ressources numériques de formation de disciples sont gratuites, ce qui les met à la disposition de celles et ceux qui auraient autrement été privés de contenu en raison du manque de fonds.41 Les ressources numériques permettent aux petites Églises ou à celles qui manquent de personnel d’augmenter leurs modalités de formation de disciples sans avoir besoin d’un budget important ou d’embaucher davantage de responsables.42
  • Conjoncturelles : Les communautés numériques, les événements en continu et les réunions virtuelles offrent un moyen de participation aux personnes qui ne peuvent se déplacer, telles que les personnes immunodéprimées, les mères de jeunes enfants et les personnes qui vivent dans des endroits isolés, ruraux ou sous-développés.43, 44

Une portée très étendue :

  • Portée : Les plateformes numériques nous permettent d’atteindre plus de personnes, plus loin et plus rapidement.45 Le suivi intégré et les analyses de données fournissent des informations numériques qui nous aident à maximiser l’efficacité, en faisant correspondre des thèmes de discipulat spécifiques adaptés à des communautés particulières.46
  • Fréquence : Les communautés en ligne et les ressources de formation de disciples invitent à l’interaction quotidienne entre pairs, à l’encouragement, au soutien et à la connexion à un niveau de fréquence qui serait prohibitif en termes de temps, et envahissant si on voulait s’y essayer en personne.47
  • Périmètre : Les communautés de disciples numériques favorisent l’identification avec l’Église mondiale.48 Là où l’isolement numérique nous arrache à notre identité historique en tant que peuple de Dieu, les outils numériques peuvent nous reconnecter au corps mondial dont nous faisons partie.

Outre les catégories susmentionnées, l’ère numérique offre une occasion unique de mettre l’accent, dans notre vie de disciple, sur la connexion incarnée, l’interaction face à face, l’engagement lent et régulier, et la proximité physique, qui sont autant d’antidotes directs à l’isolement, à l’utilitarisme et à l’abstraction par lesquels l’ère numérique a porté atteinte à notre humanité.

Enjeux

Quels sont donc les enjeux que pose notre ère numérique pour faire avancer le Mandat missionnaire ? Le premier sera celui de tirer parti des outils numériques pour former des disciples sans perdre de vue le rôle vital des relations vécues en personne. S’appuyer trop fortement sur les outils numériques pourrait aller à l’encontre de la formation d’un caractère à l’image du Christ si l’on met trop l’accent sur le contenu plutôt que sur les interactions dans la vie réelle et l’expression de la foi au sein de la communauté.49 Il sera important de faire preuve de discernement sur la manière dont nos outils numériques peuvent faciliter un plus grand engagement avec Dieu et les uns avec les autres sans tomber dans le piège du renforcement de la consommation passive.50

Le deuxième est que le monde numérique est une machine à former (et à déformer).51 Chaque progrès technologique modifie la façon dont les êtres humains pensent, se comportent et établissent des relations.52 Le monde numérique peut nous déformer en renforçant des habitudes malsaines et en répétant des liturgies imprégnées de mensonges.53 Par conséquent, dans un monde où la technologie évolue à un rythme rapide, nos modèles de formation de disciples devront :

  • Soutenir une vision de ce à quoi ressemble l’épanouissement, non seulement en tant que disciples de Jésus, mais aussi en tant qu’êtres humains à notre époque et dans notre lieu de vie ;54
  • S’engager dans des pratiques réflexives qui développeront la conscience de soi et l’éducation aux médias pour vivre et interagir avec nos semblables à l’ère numérique ;55 
  • Adopter, individuellement et collectivement, des habitudes et des pratiques qui contrecarrent les effets négatifs de la vie dans un monde numérique. Par exemple, pratiquer intentionnellement l’hospitalité.56

Enfin, il y a l’enjeu de la contextualisation pour les créateurs de contenu chrétien et les responsables chargés de gérer le contenu numérique utilisé par les communautés de formation de disciples. Alors que le monde est de plus en plus connecté par le biais des technologies numériques, il sera vital de discerner comment les ressources numériques pourront aider les disciples de Jésus et ne pas leur nuire – alors qu’ils apprennent à aimer Dieu et à s’aimer les uns les autres dans la diversité de leurs contextes. Il existe un risque d’homogénéisation culturelle, par exemple en amplifiant les idées occidentales au détriment de la possibilité pour l’Évangile de trouver sa pleine expression dans le contexte local.57

Pour garder le cap dans un contexte aux enjeux complexes, il faudra adopter des stratégies intentionnelles et vigilantes. Il s’agira notamment de créer des opportunités de connexions significatives, de rassembler des ressources fiables et pertinentes, d’établir des structures de reddition de compte, d’encourager l’autodiscipline et de tirer parti de la technologie pour faciliter un engagement plus profond. Une approche sage, humble, priante et avisée nous aidera à naviguer les eaux troubles de notre époque et à maximiser le potentiel d’une formation de disciples efficace à l’ère numérique, aujourd’hui et à l’avenir.

Ressources clés

Dans cet article, nous avons fait référence à de nombreuses ressources. Tout comme la découverte de l’énergie nucléaire, les développements numériques sont à la fois prometteurs et dangereux pour la formation de disciples – nous avons donc besoin d’aide pour comprendre notre situation alors que cette technologie devient « universelle », affectant tout.58 Cependant, la recherche d’experts dans des disciplines isolées fait partie de notre dilemme plutôt que d’être une solution aux « mauvais problèmes » qui accompagnent la trajectoire du Mandat missionnaire d’aujourd’hui à 2050.59

Pour bien répondre, nous avons besoin d’intégrer connaissances et savoir-faire, en étant conduits par la Parole de Dieu, sous la direction de l’Esprit dans la prière. Nous avons besoin de sagesse pour discerner ce qui est opportun pour former des disciples qui suivent Jésus dans leurs contextes numériques particuliers et complexes.60

Quelles sont donc les ressources humaines présentes dans l’Église mondiale – en particulier au sein du Mouvement de Lausanne – qui doivent être rassemblées alors que nous sommes à l’écoute pour trouver une meilleure façon d’avancer par le biais de conversations divinement inspirées ?61 Comment ces ressources peuvent-elles nous aider à répondre à ces questions cruciales ?62

Groupe de travail sur la théologie et Implantation d’Églises :

  • Pour des êtres incarnés, que signifie porter l’image du Christ à l’ère numérique ? 
  • Comment formons-nous au mieux des disciples pour tous les aspects de la vie, et comment les rassemblements virtuels peuvent-ils aider ou nuire à ce processus, en particulier pour ceux qui sont physiquement isolés de l’Église ?
  • Quelles sont les meilleures pratiques en matière d’enseignement en ligne pour la transformation ?
  • Quel est le but, au sens théologique, du travail et de la technologie – en tant que sphères où nous servons en tant que disciples – et comment cela est-il formé ou déformé à l’ère numérique ?

Engagement dans les médias, Technologie et Interaction avec les Écritures :

  • Comment la communication numérique peut-elle renforcer les pratiques en présentiel, ou fausser le processus de formation des disciples ?
  • En se basant sur les normes du secteur, quelles sont les meilleures pratiques pour non seulement diffuser des informations, mais aussi travailler en réseau en vue d’une transformation ?
  • Comment pouvons-nous exploiter les forces d’un pouvoir d’information décentralisé et de ressources facilement disponibles pour soutenir des actions locales d’interaction avec les Écritures ?63
  • Quelle innovation technologique aidera les gens à relier un mot biblique ancien à leur contexte moderne, en se protégeant de l’impérialisme numérique de cultures plus avancées sur le plan technologique ?

Entreprise en tant que mission, Fabrication de tentes et Ministère sur le lieu de travail :

  • Comment pouvons-nous équiper chaque croyant pour qu’il trouve son identité dans le Christ – en veillant constamment à ne pas être déformé par le fait d’être constamment « branché » – et qu’il devienne fructueux dans son travail axé sur la technologie dans un cadre marqué par l’automatisation et le travail précaire ?
  • Comment pouvons-nous incliner le travail numérique et l’IA vers un service du bien commun et de la formation de disciples dans les nations, plutôt que d’endommager le tissu communautaire et mettre en péril la vie et les moyens de subsistance ?

Villes, Handicap et Santé pour toutes les nations :

  • Comment des groupes de réseaux technologiques peuvent-ils poursuivre un mouvement du royaume visant à faire des disciples dans leur ville avec une coordination rationalisée ?
  • Quel est l’impact du temps passé devant un écran sur notre cerveau (santé mentale), notre corps et notre communauté ? Comment pouvons-nous augmenter le bon et limiter le mauvais dans notre formation de disciples qui vise pour eux une vie pleine et entière ?
  • Quels sont les espaces physiques, les pratiques et les ressources nécessaires pour former des disciples parmi le nombre croissant de « réfugiés numériques » qui sont laissés pour compte et hors de la communauté, et pour établir des relations personnelles avec les personnes isolées et anxieuses ?

Collaboration entre les ministères et Collecte de fonds pour les ministères :

  • Comment les crypto-monnaies et les médias numériques peuvent-ils favoriser les partenariats – don et réception de ressources pour la formation de disciples – pour soutenir l’Église persécutée ?

Génération des jeunes leaders et Conversation des générations de Lausanne :

  • Quelles plates-formes existent pour mettre en relation les disciples de différentes générations, afin que les questions et les réponses des jeunes et des moins jeunes interagissent pour former de sages artisans de la paix dans ce moment culturel ?64

Donner la priorité aux conversations interdisciplinaires est essentiel pour combler cette lacune dans la mise en œuvre du Mandat missionnaire. À mesure que nous entrons plus profondément dans l’ère numérique, il semble que des espaces pour la formation de disciples émergent et se développent de plus en plus. Puissions-nous pénétrer dans ces espaces avec sagesse, en cherchant à faire progresser le Mandat missionnaire et à former fidèlement des disciples dans notre monde numérique.

Notes

  1. Cette convergence de toutes les technologies inclut la robotique, mais le point commun est la programmation informatique et la communication entre tous les appareils. Voir Steven E. Schoenherr, « The Digital Revolution » https://web.archive.org/web/20081007132355/http:/history.sandiego.edu/gen/recording/digital.html.
  2. Frances Cairncross, The Death of Distance 2.0: How the Communications Revolution Is Changing Our Lives (Boston: Harvard Business School, 2001).
  3. Simon Kemp, « The Changing World of Digital in 2023 », We Are Social (26 janvier 2023), https://wearesocial.com/uk/blog/2023/01/the-changing-world-of-digital-in-2023/.
  4. Dallas Willard, The Great Omission : Reclaiming Jesus’s Essential Teachings on Discipleship (Oxford : Monarch Books, 2006).
  5. Barna Group, « New Research on the State of Discipleship », Research Releases in Leaders & Pastors (1 décembre 2015), https://www.barna.com/research/new-research-on-the-state-ofdiscipleship/.
  6. Équipe d’écoute mondiale, « The Evangelical Church Interacting between the Global and the Local », An Executive Analysis of Lausanne 4 Listening Calls (2022), https://lausanne.org/l4/global-listening/the-evangelical-church-interacting-between-the-global-and-the-local.
  7. Ce phénomène est particulièrement visible en Occident, mais on note aussi une corrélation générale entre la pénétration du numérique et la baisse de la religiosité, observée par exemple dans les villes chinoises par rapport à la vie rurale. Voir Eli Gottlieb, « Analog Faith in a Digital Age », Religion & Politics (17 mars 2021), https://religionandpolitics.org/2021/03/17/analog-faith-in-a-digital-age/.
  8. Teemu Taira, ‘Secularism, Atheism, and Digital Media,’ in Heidi A. Campbell and Pauline Hope Cheong (eds), The Oxford Handbook of Digital Religion (New York: Oxford University Press, 2022; online edn., Oxford Academic, 20 Oct. 2022), https://doi.org/10.1093/oxfordhb/9780197549803.013.7.
  9. Nona Jones, From Social Media to Social Ministry : A Guide to Digital Discipleship (Grand Rapids : Zondervan Reflective, 2020), 1-16.
  10. Cependant, comme l’a fait remarquer Kamal Weerakoon, « il existe un mouvement inverse de recentralisation du pouvoir de l’information dans les méta-plateformes privées telles que Meta, Amazon, Google et Microsoft », ce qui n’est pas neutre et fait souvent pencher les algorithmes et le contenu dans un sens opposé à l’identité et au mode de vie chrétiens, voire censure ou déforme de nos croyances. Voir, par exemple, https://www.christiantoday.com/article/amazon.accused.of.censorship.after.removing.christian.philosophers.trans.critical.book/136412.htm.
  11. Comme l’a fait remarquer Andy Bannister dans sa critique de cet article, les êtres humains sont limités, avec une capacité limitée à entretenir de vastes réseaux sociaux sans que ces relations ne deviennent superficielles. Voir Roger Bretherton et Robin Dunbar, « Dunbar’s Number goes to Church : The Social Brain Hypothesis as a Third Strand in the Study of Church Growth,’ Archive for the Psychology of Religion 42, no. 1 (2020), 63-76, https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/0084672420906215.
  12. Par exemple, une étude a montré que 59 % des Millenniaux chrétiens pratiquants disent avoir cherché du contenu spirituel en ligne. Voir Hannah Stevens,  » Church in a Digital Age « , Transmission (printemps/été 2019), https://www.biblesociety.org.uk/content/explore_the_bible/bible_in_transmission/files/2019_spring/Church_in_a_digital_age.pdf. En outre, 25 % des internautes (28 millions de personnes) en Amérique ont accédé à des informations religieuses ou spirituelles en ligne à un moment ou à un autre. Il s’agit d’une augmentation par rapport aux résultats d’une enquête réalisée à la fin de l’année 2000, qui montrait que 21 % des internautes – soit entre 19 et 20 millions de personnes – étaient allés en ligne pour obtenir des informations religieuses ou spirituelles. Voir Elena Lasen, « CyberFaith : How Americans Pursue Religion Online », Pew Research Center (23 décembre 2021), https://www.pewresearch.org/internet/2001/12/23/cyberfaith-how-americans-pursue-religion-online..
  13. Par cyberespace, nous entendons « l’environnement complexe résultant de l’interaction de personnes, de logiciels et de services sur l’internet au moyen de dispositifs technologiques et des réseaux qui y sont connectés, et qui n’existe sous aucune forme physique. » Voir National Institute of Standards and Technology, « Cyberspace », NIST Glossary (décembre 2015), http://dx.doi.org/10.6028/NIST.IR.8074v2.
  14. Forum économique mondial, « The Future of Jobs Report 2023 », Insight Report (mai 2023), https://www.weforum.org/reports/the-future-of-jobs-report-2023/. Pour une interprétation chrétienne de ces tendances et une anthropologie plus riche s’appuyant sur notre spécificité en tant qu’êtres humains, voir https://licc.org.uk/resources/the-robot-will-see-you-now/ (2022), http://www.johnwyatt.com/ et John Wyatt et Stephen N. Williams (eds.), The Robot Will See You Now : Artificial Intelligence and the Christian Faith (Londres : SPCK, 2021). 
  15. Ethan J. Brue, Derek C. Schuurman, et Steven H. Vanderleest, A Christian Field Guide to Technology for Engineers and Designers (Downers Grove, IL : IVP Academic, 2022). James Bruyn – professeur adjoint à la Leder School of Business, The King’s University, Edmonton – explore l’opportunité de discipulat que cela représente dans son article non publié de 2023, « Understanding the Spiritual Challenges of the Contemporary Corporate Workplace » https://bit.ly/SpiritualChallengesContemporaryWork.
  16. Gordon Preece, ‘Rehumanizing Precarious Work: Vocation in Location Versus a New Priesthood of Cosmopolitan Techno-Creatives,’ in Transforming Vocation: Connecting Theology, Church, and the Workplace for a Flourishing World, ed. David Benson, Kara Martin, and Andrew Sloane (Eugene, OR: Wipf & Stock, 2021), 88–107; John G. Stackhouse, Jr., Why You’re Here: Ethics for the Real World (Oxford: Oxford University Press, 2018), 13–63 (excerpt, ‘Is That Why Christians are in the World?’ https://www.johnstackhouse.com/post/is-that-why-christians-are-in-the-world). Sur les transformations nécessaires de l’ontologie et de l’épistémologie dans le cadre du discipulat à l’ère numérique, voir Guichun Jun, « Missional Discipleship in the Public Sphere : With Special Reference to Lordship, Followership and Christlikeness in the Concept of Public Discipleship », Transformation 39, iss. 2 (2022), 111-121, https://doi.org/10.1177/02653788211062462.
  17. Matt Jolley, ‘What Is a Whole-Life Disciple ? LICC (2021), https://licc.org.uk/resources/what-is-a-whole-life-disciple/ ; voir également https://youtu.be/DOOd1G2R7Pw.
  18. Ross Hastings, « Vocation from Union with Christ : Overcoming Dualisms in the Calling of the Church », The Regent World 33, no. 1 (20 avril 2021), https://world.regent-college.edu/leading-ideas/vocation-from-union-with-christ–overcoming-dualisms-in-the-calling-of-the-church ; Matt Jolley et Dave Benson, What Are Spiritual Practices ? LICC (2021), https://licc.org.uk/resources/spiritual-practices/.
  19. Simon Foster,  » What Helps Disciples Grow « , Saltley Faith & Learning Series no. 2, édité par Ian Jones (Birmingham : St Peter’s Saltley Trust, 2016), https://www.saltleytrust.org.uk/whdg/ ; Paul Wetzig,  » Faith in the Digital Age « , rapport non publié préparé pour l’Église Uniting du Queensland (12 décembre 2019).
  20. ICETE, « Characteristics of Effective and Fruitful Nonformal Theological Education », The International Council for Evangelical Theological Education (avril 2023), http://icete.info/wp-content/uploads/2023/04/Characteristics-of-effective-and-fruitful-nonformal-theological-education.pdf. Voir également David Heywood, Kingdom Learning : Experiential and Reflective Approaches to Christian Formation (Londres : SCM Press, 2017) ; Jenny Rogers, Adults Learning, 5th ed. (Maidenhead, UK : Open University Press, 2007). Sur le principe 70-20-10 et le cycle de Kolb, voir https://702010institute.com/702010-model/. Et pour l’application de ces principes à l’apprentissage « inversé » et à distance, voir Diane Hockridge, « Rethinking Our Approach to Student Formation in Australian Theological Education, » in Theological Education : Foundations, Practices, and Future Directions, ed. Andrew M. Bain, Ian Hussey (Eugene, OR : Wipf & Stock, 2018), 200-214. Diane Hockridge est la spécialiste de l’enseignement en ligne pour le plus grand consortium de collèges théologiques d’Australie, The Australian College of Theology. Voir https://ridley.academia.edu/DianeHockridge pour plus d’informations. Pour savoir comment ces principes sont utilisés dans l’Église mondiale, avec l’appui d’une technologie abordable permettant d’accroître la pénétration numérique jusque dans les régions les moins bien desservies d’Afrique, voir https://icete.academy/course/index.php?categoryid=15, https://youtu.be/w3l1SB8zyv0, https://chatterbox.co.zw/, https://chatterbox.co.zw/ et https://thewell.systems/.
  21. Voir la série de cinq articles du blog de Dave Benson « Wise Peacemakers » (2021) à partir de https://licc.org.uk/resources/wise-peacemakers-part-1-of-5/. Pour un exemple de ce processus appliqué à la formation de disciples à l’ère numérique, voir Matt Jolley, « Rage Against the Machine » (2021) Wisdom Lab et la série de deux articles du blog à at https://licc.org.uk/resources/wisdom-lab-rage-against-the-machine/.
  22. Dave Benson, ‘Being Fruitful on Facebook: Wisdom for the Web,’ LICC (November 5, 2020), https://licc.org.uk/resources/being-fruitful-on-facebook-wisdom-for-the-web/; Jodi Hunt, ‘The Digital Way: Re-imagining Digital Discipleship in The Age of Social Media,’ Journal of Youth and Theology vol. 18 (2019), 91–112.
  23. Quentin Schultze, Habits of the High-tech Heart: Living Virtuously in the Information Age (Grand Rapids: Baker Books, 2002). Pour une critique du discipulat désincarné qui cultive des « cerveaux sur un bâton » par la diffusion d’informations, voir James K. A. Smith, Desiring the Kingdom : Worship, Worldview, and Cultural Formation (Grand Rapids : Baker Academic, 2009). Cf. 2 Jean 12, où Jean utilise la technologie de l’écriture de lettres pour faire des disciples, mais aspire à les rencontrer.
  24. Michael Pucci, « The Gospel and Human Poverty », in Hearts Aflame: Living the Passion for Evangelism, ed. Michael Tan (Singapore: Genesis Books et Eagles Communications, 2008), 222-224. Bien sûr, la révélation de Dieu incluait le langage, l’inspiration de l’Écriture. Mais tout cela pointait vers « l’événement Christ » incarné (Hébreux 1.1-3).
  25. Bien que les appareils et les plateformes numériques puissent être des outils utiles pour la formation de disciples, la véritable croissance en tant que disciple vient de l’appartenance à une communauté locale où les interactions en face à face peuvent être une source d’inspiration et d’interpellation, avec une responsabilisation. Voir Stanley Hauerwas, A Community of Character : Toward a Constructive Christian Social Ethic (Notre Dame, ID : University of Notre Dame Press, 1991) ; David Fitch, Faithful Presence : Seven Disciplines that Shape the Church for Mission (Downers Grove, IL : IVP Books, 2016) ; Dave Benson, ‘The Ecclesial Apologetic for God : Becoming a Good Church in the Eyes of a Watching World », Mouvement de Lausanne Europe (2021), https://www.lausanneeurope.org/the-ecclesial-apologetic-for-god-becoming-a-good-church-in-the-eyes-of-a-watching-world/.
  26. Les « pratiques focales » proviennent d’Albert Borgmann, Power Failure (Grand Rapids : Brazos Press, 2003), tel que décortiqué et mis en pratique par Andy Crouch, The Tech-Wise Family (Grand Rapids : Baker, 2017). Voir aussi : Le travail de David Fitch sur https://sevenpractices.org/ ; Matt Jolley, ‘Rage Against the Machine : Que faisons-nous maintenant ? LICC (2021), https://licc.org.uk/resources/what-do-we-do-now/ ; Justin Whitmel Earley, The Common Rule : Habits of Purpose for an Age of Distraction (Downers Grove, IL : InterVarsity Press, 2023), https://www.thecommonrule.org/.
  27. Dave Benson,  » A Litany of Practices « , Practical Theology (7 janvier 2019), https://doi.org/10.1080/1756073X.2019.1565080/. Pour en savoir plus sur l’adaptation des pratiques spirituelles à cette ère numérique qui sont intégrées dans nos lignes de front virtuelles et physiques, voir https://licc.org.uk/resources/how-to-change-your-habits-and-let-god-change-you/ et https://licc.org.uk/resources/research-embedding-spiritual-practices-and-seeing-the-benefits/, intégrées dans le cours 2023 du LICC, « Growing on the Frontline », disponible à l’adresse https://licc.org.uk/ourresources/growing-on-the-frontline/. 
  28. Nassim Nicholas Taleb, Anti-Fragile : How to Live in a World We Don’t Understand (Londres : Allen Lane, 2012) ; John Wyatt, « Welcome to the Metaverse », Connecting with Culture LICC Blog (26 novembre 2011), https://licc.org.uk/resources/welcome-to-the-metaverse/.
  29. James R. Reed III et Lori C. Reed, Reimagining the Great Commission: 21st Century Digital Discipleship (np: 2019), 10.
  30. Andrew Palau, « Made to Share », presentation, The Luis Palau Association (Beaverton, OR : février 2023).
  31. Nona Jones, From Social Media to Social Ministry: A Guide to Digital Discipleship (Grand Rapids : Zondervan, 2020), 12.
  32. Julie Anne Lytle, Faith Formation 4.0 (New York: Church Publishing Inc., 2013), Kindle Locations 2685-2689. 
  33. La présence physique à une réunion de l’Église ne garantit pas que nous soyons mentalement présents. Inversement, grâce à notre union en Christ par l’Esprit, nous pouvons être physiquement absents tout en pratiquant la « co-union » (1 Corinthiens 5.3). La prière et l’étude biblique, par exemple, sont transformatrices dans la formation des disciples, bien qu’elles ne dépendent pas de la présence physique d’une autre personne. Ainsi, que ce soit en personne, via Zoom ou en tant qu’avatar (de l’hindouisme, signifiant littéralement « incarnation ») dans le Metaverse avec VR Church, limiter les distractions et être vraiment présent – en accordant une attention intentionnelle et en se concentrant dans la prière sur la « présence » à ce moment-là – est essentiel à la formation de disciples dans tous les contextes. Voir Janet Maria Sewell, interviewée par Joel Forster, « Virtual Reality, a Useful Tool in the Hands of the Persecuted Church », Evangelical Focus Europe (26 juin 2023), ), https://evangelicalfocus.com/life-tech/22565/jan-sewell-church-and-virtual-reality. 
  34. Timo Gnambs et Kai Kaspar, « Disclosure of Sensitive Behaviors across Self-Administered Survey Modes : A Meta-Analysis », Behavior Research 47 (2015), 1237-1259, https://doi.org/10.3758/s13428-014-0533-4.
  35. George Barna, Churchless: Understanding Today’s Unchurched and How to Connect with Them (Carol Stream : Tyndale Momentum, 2014), 107. Voir également https://www.cvglobal.co/from-instagram-to-church/ pour un exemple concret.
  36. Imaginez la personne qui sort de chez elle au milieu d’une dispute amère avec son conjoint et qui cherche dans les plans de lecture de la Bible YouVersion : « envisager le divorce » ou « que dit Dieu sur le suicide ». 
  37. Adam Joinson, « Social Desirability, Anonymity, and Internet-Based Questionnaires », Behavior Research Methods, Instruments, & Computers 31 (1999), 433-438, https://doi.org/10.3758/BF03200723.
  38. Par exemple, aucune autorité ou autorisation de l’Église n’est requise pour qu’un individu invite d’autres membres de l’Église à un plan de lecture biblique en ligne où ils pourront discuter des nuances et de l’application des Écritures dans la vie quotidienne par le biais d’une fonction de chat intégrée. 
  39. La fonction de recherche d’une Église est proposée par YouVersion, tout comme la première plate-forme de connectivité et de ressources, Gloo (https://www.gloo.us/. Alpha aide les nouveaux chrétiens et les personnes en quête de spiritualité qui ont besoin d’une formation de disciple à se connecter pour grandir spirituellement, que ce soit en personne ou dans des communautés en ligne. Voir https://alphausa.org/try/ pour plus d’informations.
  40. À moins, bien sûr, qu’ils ne craignent la surveillance, incapables de garder une longueur d’avance sur leur gouvernement antidémocratique et censeur. Pour savoir comment cela s’est passé en Chine, voir https://www.nytimes.com/2022/06/21/world/asia/china-surveillance-investigation.html, https://anglican.ink/2023/01/19/chinese-new-year-of-weaponised-surveillance-against-christians/, et https://www.opendoors.org.au/world-watch-list/china/. Pour une perspective mondiale, voir David Lyon, The Culture of Surveillance: Watching as a Way of Life (Cambridge, UK: Polity Press, 2018) ; et John Lennox, 2084 : Artificial Intelligence and the Future of Humanity (Grand Rapids : Zondervan, 2020).
  41. Les ressources bibliques numériques gratuites, telles que YouVersion, Blue Letter Bible, The Bible Project, Public Reading of Scripture et Theology of Work, offrent une Bible numérique consultable, des milliers de textes de méditation et de plans de lecture (disponibles dans la plupart des langues) qui peuvent être partagés et travaillés avec un groupe, et bien plus encore, offrant des opportunités d’interaction, de conversation et de responsabilité mutuelle. Pour plus d’informations voir https://prsi.org/, https://www.blueletterbible.org/, https://www.bible.com/, https://bibleproject.com/, https://prsi.org/, and https://www.theologyofwork.org/.
  42. Pour le ressourcement des pasteurs et des leaders, de nombreuses organisations chrétiennes, telles que Gloo et Alpha, fournissent une formation en ligne gratuite et un équipement pour les meilleures pratiques de discipulat ainsi que des informations inspirantes et pratiques sur la création d’une culture d’Église orientée vers le discipulat. Voir https://www.gloo.us/ et https://alphausa.org/ pour plus d’informations.
  43. Le mentorat en ligne par The Mentor Ministry, JesusCares.com, Gloo et Unite Life associe, dans le monde entier, des chrétiens et des gens en quête spirituelle à des mentors bienveillants et bien formés qui offrent un lieu sûr pour exprimer ses doutes, ses questions difficiles et ses demandes de prière pour des luttes personnelles par le biais de courriels et de messages textuels individuels. Cette ressource est particulièrement utile pour les personnes vivant dans des régions isolées où il n’y a pas d’Église locale disponible pour les aider, ou lorsque l’éducation et les ressources sont extrêmement limitées. Voir https://tmm.io/, https://www.jesuscares.com/, https://www.gloo.us/, et https://unitelife.com/ pour plus d’informations.
  44. Life Church, l’Église à partir de laquelle s’est développé le ministère YouVersion, est l’une des nombreuses Églises qui proposent aujourd’hui des expériences de réalité virtuelle dans le Metaverse. Voir  https://www.life.church/metaverse/ pour en savoir plus. Cependant, l’objectif est de faciliter les rassemblements en personne.
  45. Un exemple est la traduction de la Bible et des ressources de formation de disciples dans presque toutes les langues du monde par des systèmes d’intelligence artificielle tels que Google Translate : https://translate.google.com/. Une interprétation judicieuse des données est toutefois essentielle, car les « clics » ne forment pas un caractère.
  46. réfléchir à la manière dont le matériel de formation de disciples pourrait être conçu en fonction des besoins ressentis par une communauté, sur la base des informations fournies par le web ou les médias sociaux, qui nous indiquent les sujets les plus souvent abordés par notre communauté en ligne.
  47. Jesus.net (https://jesus.net/), Got Questions (https://www.gotquestions.org/), et Made New (https://madenew.hopewithgod.com/),sont des ressources numériques de formation de disciples qui offrent de multiples possibilités d’apprentissage à son propre rythme et de soutien aux croyants qui cherchent à mieux comprendre ce que signifie être un disciple du Christ. En outre, les technologies numériques peuvent apporter une contribution profonde dans le domaine de la pratique spirituelle en augmentant les pratiques en personne, incarnées, qui consistent à se joindre aux voix dans le culte, à participer communautairement à la Cène, à prier directement les uns pour les autres, et ainsi de suite. De nombreuses applications existent actuellement pour promouvoir et faciliter la méditation biblique (Abide, https://abide.com/ ; Verses, https://www.getverses.com/ ; Soultime https://www.soultime.com/), la pratique de la présence de Dieu (Hallow, https://hallow.com/ ; Dwell, https://get.dwellbible.com/paid-search/), et le développement d’une vie de prière quotidienne (Lectio365, https://www.24-7prayer.com/resource/lectio-365/ ; Inner Room, https://innerroom.app/). Les notifications quotidiennes de l’Écriture, les messages SMS ou les rappels in-app pour prier, méditer sur l’Écriture ou participer à une discussion de disciple peuvent coopter les systèmes numériques pour renforcer la cohérence de la mise en œuvre des pratiques spirituelles incarnées.
  48. Imaginez le pouvoir d’un temps d’adoration et de prière en direct, avec des croyants de nombreuses nations à travers le monde, pour accroître notre conscience de la communauté mondiale des saints.
  49. Dans le rapport des Appels d’écoute mondiaux de Lausanne 4, presque tous les groupes représentés ont réfléchi aux possibilités remarquables offertes par les outils numériques, tout en reconnaissant que le contenu numérique ne pouvait pas remplacer le besoin de « connexions personnelles et humanisées ». Voir https://lausanne.org/l4/global-listening/the-evangelical-church-interacting-between-the-global-and-the-local pour plus d’informations.
  50. Wetzig, ‘Faith in the Digital Age.’
  51. Mark Sayers, Strange Days : Life in the Spirit in a Time of Upheaval (Chicago : Moody Publishers, 2017).
  52. Sherry Turkle, Alone Together : Why We Expect More from Technology and Less from Each Other (New York : Basic Books, 2017) ; Nicholas Carr, The Shallows : How the Internet is Changing the Way We Think, Read and Remember (Londres : Atlantic Books, 2020), 45 ; Jean Twenge, « Have Smartphones Destroyed a Generation », The Atlantic (septembre 2017), https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2017/09/has-the-smartphone-destroyed-a-generation/534198/ ; Jean Twenge, The Narcissism Epidemic : Living in the Age of Entitlement (New York : Free Press, 2009).
  53. James K. A Smith, Desiring the Kingdom : Worship, Worldview and Cultural Formation (Grand Rapids : Baker, 2009), 29 ; Craig M. Gay, The Way of the (Modern) World, or, Why It’s Tempting to Live as if God Doesn’t Exist (Grand Rapids : Wm. B. Eerdmans Pub., 1998), ch. 2. Voir, par exemple, Jaron Lanier, Ten Arguments for Deleting Your Social Media Accounts Right Now (London: Vintage, 2019). Lanier invente l’acronyme « BUMMER » (« Behaviors of Users Modified, and Made into an Empire for Rent ») pour décrire le pouvoir déformant des médias sociaux et des technologies numériques connexes.
  54. James K. A. Smith, How (not) to Be Secular: Reading Charles Taylor (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Pub., 2014).
  55. Schultze suggère qu’il est irresponsable d’adopter toute technologie sans avoir un regard critique sur ses conséquences. Voir Quentin J. Shultze, Habits of the High-Tech Heart: Living Virtuously in the Information Age (Grand Rapids: Baker Academic, 2002). Benjamin Windle, ‘Excerpt: Better Questions and Disciplines for Digital Church Innovation », Leaders and Pastors Barna Ideas Release (2 février 2022), https://www.barna.com/research/excerpt-disciplined-digital/. Pour un exemple de pratiques réflexives, voir Matt Jolley, « Rage Against the Machine: What Do We Do Now? LICC (2021), https://licc.org.uk/resources/what-do-we-do-now/.
  56. Pour plus d’informations, voir https://sevenpractices.org/. Cela donne à l’Église l’occasion d’offrir des lieux significatifs de communauté en face à face, centrés sur le repas du Seigneur, aux disciples qui sont des « réfugiés numériques » parce qu’ils ne sont pas en mesure de suivre le rythme de la communauté et de s’y engager pleinement à mesure que la technologie continue de se développer. 
  57. Matthew Lee Anderson, « Christianity and Globalization: A Unity in Diversity », Mere Orthodoxy Blog (12 juin 2008), https://mereorthodoxy.com/christianity-and-globalization-a-unity-in-diversity/ ; The Gospel Coalition India, « Discipleship in a Digital Age », TGC (10 mai 2022), https://in.thegospelcoalition.org/article/discipleship-in-a-digital-age/.
  58. Carr, The Shallows, ch. 5; Akos Balogh, ‘As a Christian, I Went Down the AI Rabbit Hole: Here are 12 Things I Discovered’, Blog (2023), https://www.akosbalogh.com/blog/as-a-christian-i-went-down-the-ai-rabbit-hole-here-are-12-things-i-discoverednbspnbsp ; Derek C. Schuurman, Shaping a Digital World : Faith, Culture, and Computer Technology (Downers Grove, IL : IVP Academic, 2013) ; John Dyer, From the Garden to the City : The Redeeming and Corrupting Power of Technology (Grand Rapids : Kregel Publications, 2011). 
  59. 59. Jon Kolko, Wicked Problems : Problems Worth Solving (Austin : AC4D, 2012), en ligne à l’adresse https://www.wickedproblems.com/1_wicked_problems.php. Voir également John C. Camillus, « Strategy as a Wicked Problem », Harvard Business Review Magazine (mai 2008), ), https://hbr.org/2008/05/strategy-as-a-wicked-problem. En bref, les mauvais problèmes « ne peuvent pas être résolus de manière définitive. Ils ont d’innombrables causes, se transforment constamment et n’ont pas de réponse correcte ».
  60. Sur la sagesse d’un leadership adaptatif en période complexe, voir Tod Bolsinger, Canoeing the Mountains: Christian Leadership in Uncharted Territory (Downers Grove : InterVarsity Press, 2018).
  61. Voir https://lausanne.org/all-issue-networks, ainsi que https://lausanne.org/l4/lausanne-generations-conversation pour ces partenaires. Et sur la ‘conversation divine’ voir Adam S. McHugh, The Listening Life: Embracing Attentiveness in a World of Distraction (Downers Grove, IL : InterVarsity Press, 2015): « La pratique de la conversation est un acte sacré. (…) Nous pourrions modifier légèrement la pratique de la lectio divina pour créer une conversatio divina, la pratique de la conversation sacrée. Le fondement de la conversatio divina est la croyance que Dieu est présent dans les conversations que nous lui donnons en offrande, et dans certaines que nous ne lui donnons pas, et qu’il les guide. Nous écoutons non seulement une autre personne, mais aussi la voix qui parle dans, à travers et en dépit des voix humaines. Nous sommes alors libres de laisser tomber les programmes serrés et le besoin d’orienter la conversation là où nous pensons qu’elle devrait aller. Nous nous ouvrons à la laisser dévier doucement de sa trajectoire et à prendre des directions surprenantes et des détours divins. » p157). Pour un exemple, voir https://aiandfaith.org/
  62. Chaque réseau, dans chaque région, a une contribution à apporter. En mettant en évidence ces quelques éléments, nous espérons que cela incitera chaque groupe à réfléchir aux questions qu’il doit soulever et aux ressources qu’il pourrait apporter pour combler cette lacune.
  63. En outre, nous devons discerner comment chaque mode d’engagement avec les Écritures – livre, numérique, oral – a un impact sur la rétention, la compréhension et la transformation. Comme le suggère un théologien du numérique, « les nouveaux modes d’engagement biblique dont nous disposons – lire l’Écriture sur un écran, partager l’Écriture sur les médias sociaux, rechercher dans une langue que nous ne parlons pas, écouter la Bible dans la voiture, etc. En cette ère numérique, je vous encourage à mélanger l’ancien et le nouveau, à mémoriser et pas seulement à chercher, à méditer et pas seulement à partager, à écouter et pas seulement à lire, à faire et pas seulement à entendre. Lorsque vous utilisez différentes formes de médias pour rencontrer la Parole de Dieu, réfléchissez-y avec d’autres membres de votre communauté de foi et travaillez ensemble pour faire des choix par conviction plutôt que par simple commodité. » Voir John Dyer, People of the Screen : How Evangelicals Created the Digital Bible and How It Shapes Their Reading of Scripture (New York : Oxford University Press, 2023), extrait sur https://www.christianitytoday.com/ct/2022/december/dyer-bible-apps-software-screen-printing-press.html.
  64. À l’heure où la première génération des enfants de l’iPhone et de l’Internet atteint l’âge adulte, il est essentiel de nouer des relations avec des jeunes férus de technologie et de s’intéresser à la manière dont ils se connectent – pour le meilleur ou pour le pire, en observant leur monde culturel et en s’y engageant.

Biographies des auteurs

Dave Benson

Le Dr Dave Benson est un penseur et un chercheur de premier plan qui s’intéresse particulièrement au rôle de la foi dans la culture occidentale du 21e siècle. Il est directeur de la culture et de la formation des disciples au London Institute for Contemporary Christianity (LICC). Sa mission est de former des disciples dotés de sagesse pour embrasser la voie du Christ dans une culture post-chrétienne. Dave est l'éditeur principal de Transforming Vocation: Connecting Theology, Church, and the Workplace for a Flourishing World (Wipf & Stock 2021).

Natasha Edwards

Natasha (Tash) Edwards est pasteure chargée de la formation de disciples et des communautés auprès de l’Eglise Venture Church au Royaume-Uni. Originaire d'Australie, elle est diplômée en musique et en théologie, avec un Master de la London School of Theology. Tash est aumônière honoraire pour Christians in Government, une association chrétienne britannique qui œuvre auprès des parlementaires et des fonctionnaires d’État, ministère par lequel elle encourage quelques milliers de chrétiens à s'engager à fond pour Dieu sur leur lieu de travail. [email protected]

Guichun Jun

Le Révérend Dr Guichun Jun est tuteur de recherche à l'Oxford Centre for Mission Studies. Il a été ordonné ministre et a connu divers contextes ministériels en Corée et au Royaume-Uni. Les recherches de Guichun visent à comprendre les expériences vécues par les congrégations locales dans une perspective à la fois locale et mondiale. [email protected]

Eva Nappier

Eva Nappier est la spécialiste de l’évangélisation numérique et de la formation de disciples à l’Association Luis Palau, où elle interagit quotidiennement avec de nouveaux croyants par l’intermédiaire d’une communauté de 20 millions de personnes sur les médias sociaux. Elle orchestre des stratégies de contenu pour engager des publics divers de presque toutes les nations. Pasteure de louange depuis 20 ans et séminariste au Covenant Theological Seminary, Eva réside sur la côte californienne. [email protected]

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