Dans ce numéro spécial de l’AML, nous abordons, sous différents angles, le bilan et l’évaluation du Quatrième congrès de Lausanne, tenu à Séoul-Incheon en Corée du Sud, en 2024. Nous commençons par porter un regard dans le rétroviseur et un autre vers l’avenir, en passant en revue les documents historiques fondamentaux de Lausanne (la Déclaration de Lausanne, le Manifeste de Manille, l’Engagement du Cap) et la dernière Proclamation de Séoul. Nous continuerons avec trois articles d’évaluation approfondie et honnête par les membres de l’équipe centrale du congrès, à savoir le comité de planification et d’organisation du Congrès qui avait également la charge de la mise en œuvre du programme sur le terrain.
En tant que délégué au congrès, écrivant dans « La collaboration de qui ? Quelles priorités ? Une réponse missiologique à la Proclamation de Séoul », Kang San Tan, directeur général de BMS World Mission, aborde « quelques thèmes de la Proclamation de Séoul » et réfléchit à « comment celle-ci contribue à clarifier certaines convictions théologiques autour de la mission. » Analysant la Déclaration de Séoul en parallèle avec les documents fondamentaux du Mouvement de Lausanne, l’auteur propose une réponse missiologique portant sur l’impact pour le Royaume que la suite du Congrès pourra avoir dans toutes les sphères de la société. Il conclut par une question provocante : « Quelle collaboration et quelles priorités orienteront l’avenir de la mission dans un monde polycentrique ? »
Dans « Collaborer dans la mission mondiale : mesurer l’impact du Quatrième congrès de Lausanne », Evi Rodemann, coordinatrice de l’événement du congrès, « explore quel pourrait être l’impact du Quatrième congrès de Lausanne sur la collaboration dans la mission mondiale, en commençant par définir la notion d’impact et proposer une matrice pour le mesurer » En utilisant des cadres tels que le « cycle d’impact » et l’ « échelle des résultats », l’équipe centrale du congrès a pu mesurer les résultats et l’impact du congrès par rapport à la vision et aux objectifs prédéfinis. Si les résultats immédiats de la rencontre semblent très positifs, l’auteur estime que « les résultats à long terme n’apparaîtront qu’au fur et à mesure que les participants intégreront ces connaissances dans leur ministère et serviront de multiplicateurs dans leur communauté. »
Dans « Le rôle critique des réseaux : l’impact du Quatrième congrès de Lausanne sur les réseaux régionaux et thématiques de Lausanne », Sandra Kunze, responsable pour le congrès de la collecte de soutiens, souligne l’importance des réseaux pour « pour maintenir [l’]impact » des rassemblements mondiaux. Le Quatrième congrès de Lausanne ne fait pas exception à la règle. Les réseaux facilitent la collaboration en reliant les participants avant, pendant et après le congrès, notamment les réseaux régionaux et thématiques du Mouvement de Lausanne. D’après les commentaires des participants, le congrès « a réussi à favoriser les connexions, la collaboration et l’engagement continu ». Cependant, l’auteure écrit : « Pour garantir la vitalité et l’efficacité du mouvement, il sera essentiel de donner la priorité à des systèmes de soutien rationalisés, d’améliorer l’allocation des ressources et d’affiner les stratégies d’engagement. »
Enfin, le directeur exécutif mondial du Mouvement de Lausanne, Michael Oh, s’adresse aux jeunes responsables de l’Église mondiale et leur ouvre son cœur dans « Un rassemblement (magnifiquement) imparfait d’une famille (magnifiquement) imparfaite accueillie par un mouvement (magnifiquement) imparfait : lettre ouverte à ceux qui dirigeront l’Église mondiale en 2050 ». Il partage « non seulement quelques-unes des nombreuses raisons de louer Dieu pour sa main posée sur le Quatrième congrès de Lausanne, mais aussi quelques-unes des difficultés et des défis », ceci pour leur « encouragement et [leur] bien ». Parmi les principales difficultés, l’auteur cite : « les conflits relationnels qui se manifestent souvent au sein des équipes missionnaires et des communautés chrétiennes. » Il conclut par « quatre stratégies sur comment ne pas réagir à cette réalité laide et inévitable. » Veuillez lire la lettre dans son intégralité et laissez-la vous parler.
Une autre raison pour laquelle ce numéro de mars 2025 de l’AML est particulier est qu’il sera le dernier dans son format actuel. L’Analyse mondiale du Mouvement de Lausanne a été lancée en novembre 2012, après le Troisième congrès de Lausanne, également connu sous le nom de Cape Town 2010. Nous avions indiqué son objectif : « Affirmer la vision du Mouvement de Lausanne… par le biais d’une stratégie audacieuse façonnée par une réflexion missiologique, culturelle et théologique », comme nous l’avons rappelé dans l’article de l’AML de novembre 2022, Leçons de 10 années d’Analyse mondiale du Mouvement de Lausanne. L’AML est aujourd’hui disponible en portugais, espagnol, français et coréen, en plus de l’anglais, avec une moyenne de plus de 360 000 pages consultées. Nous avons été encouragés par l’augmentation du nombre de pages consultées au fil des années, en particulier pour la version coréenne.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements pour le leadership et le dévouement des membres du comité consultatif éditorial de l’AML (anciens et actuels), pour les contributions de tous les auteurs au fil des années, pour l’incroyable travail des équipes de communication et de traduction, et surtout pour les commentaires positifs et constructifs de vous tous, lecteurs de l’AML dans le monde entier. Vous nous avez motivés à faire de notre mieux pour le royaume du Seigneur.
Comme nous l’avons dit dans l’article publié lors de la commémoration du 10e anniversaire :
« Nous espérons et prions que l’histoire de l’AML puisse inspirer nos frères et sœurs des diverses régions et les amener à collaborer les uns avec les autres de manière interculturelle et intergénérationnelle, et à s’engager dans leur propre analyse des événements, thèmes et tendances de l’époque actuelle à la lumière des Écritures et de la mission de Dieu.»